Vers l’entreprise 2.0 : top et flop

20070618-Enterprise2.0La semaine dernière je vous présentais l’enquête de Cécile Demailly (se la procurer ici). Dans cette enquête elle énumère les « Dos and Don’ts » pour mettre en place une transformation vers une organisation 2.0. Cette expression je l’ai traduite dans le titre par top et flop, ce qui n’est pas la traduction littérale et qui n’a pas vraiment d’équivalent français ( ça serait plutôt ce qu’il faut faire et ne pas faire, mais dans un titre c’est pas terrible).

J’aime bien cette idée de Dos and Don’ts, c’est pourquoi je vais reprendre cette partie de son travail (les titres de rubrique) en y ajoutant ma propre vision des choses. J’avais déjà mené ce travail il y a un an (et visiblement les lecteurs que vous êtes avaient apprécié) quand Ross Dawson avait produit sa propre liste. Voyons donc si les choses ont changé en un an.

Top : DOs

En faire un projet d’entreprise : quelque soit la taille de votre projet (je ne suis pas adepte du big bang, mais plutôt pour partir d’un pilote et ensuite déployer de manière plus large), il est évident qu’il doit être soutenu (parrainé, sponsorisé) par la tête de l’entreprise, qui doit le présenter comme un projet important pour l’entreprise. Il doit faire sens avec la stratégie de l’entreprise et être présenté comme tel. Sinon les freins au changement seront difficilement surmontable.

Ce sont les gens qui importent : tout est dans ce titre, ce sont vos parties prenantes qui doivent faire corps avec le projet et c’est bien là le principal.

Communiquer : comme tout projet de transformation et de conduite du changement, la communication est primordiale. On revient à l’idée de donner du sens. Et surtout montrer ce que les gens ont à gagner (ils savent ce qu’ils ont à perdre, à vous de leur montrer les gains). Bien souvent les peurs et craintes sont liées à un manque de communication. Évitez l’effet tunnel qui est anxiogène.

Favoriser l’adoption progressive : Comme je l’ai écrit plus haut, il faut faire les choses par étape et surtout laisser du temps au temps. Il faut voir en grand, mais commencer petit.

Etre orienté utilisateur (pour les outils) : C’est en effet la clef, il faut partir des besoins. D’ailleurs quand on revient sur le témoignage de Tarik Lebtahi sur l’intranet de Dassault Systemes, c’est la première chose qu’il met en avant. Cécile écrit qu’il faut commencer par les outils de réseaux, puis passer au collaboratif. Je pense pour ma part qu’il faut voir de quoi ont besoin en premier les collaborateurs  pour leur travail au quotidien (collaboratif ou réseau ou les deux) : il suffit souvent de peu d’outils dans un premier temps. Puis selon les demandes on élargit la palette. Mais comme l’écrit aussi Cécile, avoir les mêmes outils pour tous. On voit encore trop d’entreprise où chaque direction/service à son propre outil (vive les silos).

Encouragé les contributions : on ne peut pas forcer les gens à collaborer. Il faut montrer les gains rapidement afin de convaincre les gens de la plus value, mais surtout trouver des « champions/ambassadeurs » qui vont relayer votre message. Ce sont eux qui vont faire la différence et convaincre leurs pairs. Et comme le précise Cécile, prévoir des rôles pour chacun, afin que chacun trouve sa place (elle peut/va évoluer).

Avoir un sponsor : je ne reviens pas dessus, j’en ai déjà parlé dans le premier point. Mais c’est un point essentiel, sans lui, il y a peu de chance de voir le projet aboutir.

Avoir un bon programme de gestion du changement : comme tout projet, il faut une équipe qui coordonne et qui est une vision.

Benchmark : il est toujours utile de savoir comment cela c’est passé ailleurs (c’est souvent ce qu’on demande à des consultants, des retours d’expérience). Si rien n’est jamais identique, il y a quand même des passages obligés dans ce type de projet.

Flop : DON’Ts

Je ne vais pas reprendre tout les DON’Ts de l’enquête, qui sont parfois les « opposés » des Dos, mais juste reprendre ceux qui me semble bien compléter les Dos.

Ce n’est pas une question d’outils : Les outils sont ce qu’on en fait et rien de plus. C’est donc tout sauf une question d’outils. Toutes les entreprises qui sont entrées par l’outil se sont plantées. On est sur les besoins et les usages avant tout.

Ne pas sous-estimer les réticences au changement: On considère que souvent, seulement 10% des employés sont convaincus du besoin de changer et 80% sont dans l’expectative. A vous de convaincre ses 80%.

Ne pas vouloir tout contrôler : A partir du moment où l’on part sur une démarche de renforcement de l’autonomisation de ses collaborateurs et de transparence, il faut dans le déploiement avoir la même attitude.

Ne pas penser que ça va fonctionner tout seul : Si grâce aux technologies web 2.0, beaucoup  de choses se sont simplifiées (les formations peuvent être allégées), cela ne veut pas dire qu’il faut laisser les collaborateurs seuls, il faut les accompagner et surtout montrer l’exemple.

Ne pas laisser le pilote qu’aux mains des early adopters : Ils sont vos plus fervents soutiens, mais leurs visions, leurs usages ne sont pas ceux de l’ensemble des collaborateurs (surtout les plus réticents). S’il faut vous appuyer sur leur enthousiasme, il faut tenir compte des besoins et questions des collaborateurs plus « classiques ». Personne ne doit être laissé au bord de la route. Toute question est bonne et doit trouver une réponse.

Voilà pour cette nouvelle liste de « conseils » dans votre mise en place de projet de transformation 2.0. Et vous, quelles sont vos retours d’expérience ?