Livre blanc collaboratif sur la veille

Il y a bien longtemps que je n’avais pas produit un billet sur la veille. Je suis bien content que cela soit à l’occasion d’un livre collectif sur le sujet, avec des gens que j’apprécie humainement et professionnellement. Tout d’abord parce que je retrouve une partie de l’équipe du livre blanc sur l’e-reputation, sur l’entreprise 2.0, que j’avais dirigé, et aussi par ce que je sais le travail que nécessite la coordination d’un ouvrage collectif pour qu’il soit de qualité, et que la qualité est au rendez-vous.

Merci à Flavien Chantrel et Camille Alloing de m’avoir permis d’apporter ma modeste pierre à l’édifice à travers une interview sur le sujet. Voici donc le contenu de mon interview et enfin le véritable intéret de ce billet, pour ceux qui l’auraient manqué le live blanc en lui-même. Vous trouverez dans ces pages d’autres habitués des questions de stratégie de collaboration sociale qui montre bien que la veille est partie intégrante d’un projet d’entreprise 2.0

Dans quel cadre êtes-vous amené à effectuer un travail de veille ?

Je suis consultant en stratégie de collaboration sociale. C’est un domaine assez jeune, et comme tous dans ce domaine j’apprends en permanence chez et avec mes clients, mais aussi des retours d’expérience des autres. Il est donc important de suivre ce qui se dit afin de pouvoir offrir le plus d’expertise à jour à mes clients, tout autant dans les usages connus, que dans les solutions de type réseaux sociaux d’entreprise qui sont en pleine expansion et qui ne cessent d’évoluer. Veiller est plus qu’un besoin, c’est même une nécessité qui fait partie intégrante de mon travail. Sans cette veille, je ne pourrais pas maintenir mon niveau de connaissance dans un domaine en pleine ébullition.

Quels sont vos trucs et astuces pour optimiser cette veille ?

Ne pas se limiter aux médias sociaux, il y a des tas de livres tout d’abord, mais aussi de conférences où l’on apprend plein de choses. Ayant la chance d’être invité régulièrement comme speaker, cela me permet d’échanger avec mes pairs et me nourrir de leur savoir. Ce sont les échanges, les points de vue contradictoires qui enrichissent ma réflexion. De même, il ne faut pas hésiter à élargir son horizon de recherche, afin d’ouvrir son champ des possibles, confronter des concepts différents qui font avancer notre propre réflexion. Par contre dans mon champ d’analyse, je préfère me limiter à un nombre restreint de sachants ou veilleurs qui ont les mêmes centres d’intérêt que moi, pour ne pas succomber à l’infobésité. Ainsi sur Twitter, je suis peu de personnes (80), mais je remonte régulièrement ma timeline pour ne rien manquer. Quand j’ai commencé sur Twitter il n’y avait pas encore de liste, donc j’ai gardé cette habitude. Quand je trouve des articles, soit une lecture en diagonale me suffit pour savoir si je vais le partager mais sans revenir dessus, soit je le mets de côté pour le lire à tête reposée.

Quels sont les principaux pièges ou erreurs à éviter selon vous ?

Vouloir tout savoir, tout suivre. Comme le disait Baltasar Garçon un Jésuite du XVIIe siècle « Il faut aujourd’hui plus de condition pour faire un sage qu’il n’en fallut anciennement, pour en faire sept ». Aujourd’hui plus encore qu’à cette époque, il est impossible de tout connaître et tout maîtriser. Il faut donc savoir se spécialiser sur une niche, mais être un expert pluridisciplinaire, cela devient très difficile. Mais surtout pour apprendre il faut savoir écouter et ne pas vouloir donner des leçons à tout le monde. L’écoute plus que la parole et donner pour recevoir ensuite. Bref être généreux dans sa veille.

Quels sont vos outils favoris ?

Difficile pour moi d’être de bons conseils sur cette question, je suis resté assez basique dans mes outils. J’ai des fils de veille RSS que je consulte via Netvibes (incluant sites, blogs et résultats de moteurs de recherche) et sinon ma veille se fait surtout sur Twitter avec ma timeline « réduite » et des recherches Twitter sur les mots clés de ma veille comme « entreprise 2.0 ». Pour me faciliter la tâche j’utilise des applications tierces comme Tweetdeck ou Hootsuite, afin d’avoir un « tableau de bord » où j’ai tout sous les yeux. En fait Twitter est comme un courant marin dans l’océan des données. Quand un sujet est intéressant, il le fait remonter régulièrement à la surface par le système des « RT ». Je crois que dans les faits, je compte plus sur le filtre de l’intelligence collective produite par les sachants que j’ai « sélectionnés » que sur les outils.