Entreprise 2.0 et usages : des leçons à tirer

 Cette article de Dion Hinchcliffe a un mois, mais il m’a semblé important pour bien commencer cette année de revenir sur les leçons de l’année dernière dans la mise en place d’une entreprise 2.0 ou quelque soit le nom qu’on lui donne. De plus, pour moi Dion Hinchcliffe est un des plus grands penseurs de ce type de problématique et rien que pour lui ça vaut le coup d’aller au E2.0 summit de Paris. Voyons donc pour les non anglophones l’analyse de Dion.

Je ne vais pas revenir ici sur les principales recherches sur lesquelles il s’appuie (les principales étant McKinsey, dont j’ai déjà parlé et Forrester), surtout que lorsqu’on regarde le résultat des deux, il y a de vrais différences. Même si à mon avis outils collaboratifs et réseaux sociaux d’entreprise ne sont pas synonymes du tout. D’où des chiffres plus élevés chez McKinsey qui agrandit donc le champs d’étude par rapport à celui de Forrester. Par contre, il y a un bien une montée en puissance de ces problématiques puisque Forrester prévoit une marché de 6,4 milliards de dollars pour 2016 et 4,6 dès 2013. Et encore il ne s’agit que des solutions, cela ne comprends pas les autres acteurs du marché comme les consultants par exemple.

Quelles sont donc les principales leçons à retenir de 5 ans d’entreprise 2.0 :

  1. L’adoption exige un effort soutenu, sinon on observe un recul des pratiques sociales.  Un effort est fait au lancement des communautés, mais cet effort n’est pas continue. « ÃŠtre social » exige un engagement de long terme, et ce de manière pro-active. Ce n’est pas vraiment différent des relations humaines en générale ; soit elles grandissent soit elles s’estompent.
  2. L’entreprise 2.0 conduit clairement à des bénéfices, surtout pour les entreprises qui fonctionnent le plus en réseau. Même si paradoxalement ce n’est pas le cas des leaders du marché, qui ne ressentent pas le besoin de changer d’organisation de par leur position dominante. Quelque part l’innovation externe est pour eux secondaire, ce qui peut-être une bonne nouvelle pour leurs compétiteurs.
  3. L’entreprise 2.0 est en train de transformer profondément les organisations, cela se sent partout. Les cadres pensent que l’entreprise 2.0 va transformer leur façon de travailler, comment ils vont trouver de nouvelles idées, redéfinir leurs fonctions, la planification stratégique, la façon dont ils vont allouer des ressources et évaluer le rendement des collaborateurs. L’essentiel de ces changements sont susceptibles de se produire dans les 3-5 prochaines années. Les organisations doivent donc s’y préparer à travers une gestion du changement proactive, une adaptation culturelle, et tolérer des expérimentations pour trouver la bonne voie à suivre.
  4. Les contraintes technologiques et organisationnelles ralentissent la transformation en entreprise 2.0. Mais cela est souvent lié à la culture interne qui est un véritable obstacle. Si les technologies sociales permettent la connectivité, le partage et la transparence, cela repose avant tout sur la volonté des gens. Il va donc falloir changer de méthode pour atteindre les gains qu’offre ce type d’organisation.

Il faut bien se rendre compte que la majorité des organisations en sont à une une phase de « développement » et donc peu parmi elles en tirent pleinement bénéfice. Mais avec le temps la non mise en place de pratique social va encore plus éloigné les leaders du sujet des retardataires et des bénéfices significatifs que cela procure.