Entreprise 2.0 : Le ROI un frein…ou pas

La semaine dernière j’étais présent à la journée de l’Habsis, le club de l’habitat système d’information et stratégie, autour de la question des réseaux sociaux. J’ai entendu intervenir des gens de Paris Habitat, Habitat Haute Savoie… Ont-ils lancé ces expérimentations de réseaux sociaux de proximité en pensant ROI, pas vraiment…

Paris Habitat, quand il a lancé son réseau visant à connecter ses locataires (toit à toit) ne s’est pas demandée ce que cela allait lui rapporter. Cela a permit notamment la mise en place d’un système d’échange locale, renforcé le lien social au sein de ses locataires, mais aussi dans sa relation de bailleurs, avec à terme sans doute moins d’incivilités.

Beaucoup de gens qui se connectent sont des gens qui n’ont pas de compte sur d’autres réseaux sociaux et qui découvrent les réseaux social via ce biais. D’ailleurs comme le faisait remarquer Habitat Haute-Savoie, beaucoup de leurs locataires n’utilisent pas d’autres canaux de communication que la page Facebook qu’ils ont ouvert. Cela a changé le regard des locataires, qui ont l’impression d’être traité non plus comme des numéros de dossiers, mais bien comme des individus avec qui on échange. Les remerciements sont quotidien et changent la relation bailleurs/locataires. Cette plus grande interaction est aussi en train de faire bouger certains processus internes dans la gestion des demandes et dossiers.

Ces conversations changent l’image, mais mettent aussi de l’huile dans les rouages administratifs et font avancer les choses en interne de ces structures. C’est bien là un des avantages des réseaux sociaux, faciliter certains processus à travers les conversations pour les faire évoluer. Il y a quelques temps, dans un supplément en ligne du Monde, j’écrivais que l’entreprise devait

faire vivre un rêve tout en restant pragmatique

Les gens du logement social ont accepté de prendre un risque, se lancer dans de nouvelles relations avec leurs parties prenantes pour faire avancer les choses, sans se demander auparavant ce que cela allait leurs apporter. Ils ont su faire vivre cette phrase, sans se demander tout de suite ce que cela allait leur apporter. A priori, toujours pas de mesure d’un ROI, mais les premiers retours montrent que les expériences vont se poursuivre et se renforcer. La valeurs ajoutée ne doit pas être inexistante, mais souvent les entreprises ne prennent pas le risque de se lancer se demandant quel est le ROI d’un tel projet et n’ayant pas de réponse claire, ne se lancent pas.

Si le ROI devient un frein, alors vous serez toujours à la traine et à force… C’est sans doute cet état d’esprit qui fait la différence entre une organisation innovante et les autres. Prendre un risque contrôlé, accepter de lâcher prise et apprendre en marchant.

Rassurez vous je n’ai pas rejoins le club des bisounours, mais il faut savoir oublier un peu les chiffres pour avancer et la valeurs ajoutée n’est pas toujours dans ce qu’on peut calculer, surtout par avance. La vision est parfois le plus important des ROI. Et si vraiment ça vous travaille, pour vous rassurer le prochain article sera sur les gains de l’entreprise 2.0 tels que présentés lors du dernier summit.