Facebook et influence, le retour de flammes

Facebook est le réseau social sur internet qui fait le plus parler de lui. Avec près de 45 millions d’utilisateurs et le cap du million passé cette semaine pour la France, il est de plus en plus incontournable. Sa valeur marchande est estimée autour de 15 milliards de $. Si tout cela semble prometteur, Facebook vient de subir un sérieux avertissement de la part de ses utilisateurs obligeant Mark Zuckenberg, son jeune PDG, à présenter des excuses sur son blog. Si la réputation sur internet est primordiale pour les entreprises, elle l’est encore plus pour les pure players.

Jusqu’à présent, Facebook avait plutôt été utilisé comme lieu de contestation, plutôt que comme cible. Ainsi, un groupe Facebook monté par le syndicat étudiant britannique NUS (National Union of Students) avait servit de base pour une campagne contre le groupe bancaire HSBC, obligeant ce dernier à revoir sa politique au Royaume-Unis.

Résumé de l’affaire

L’établissement bancaire basé à Londres voulait imposer aux jeunes diplômés 2007 jusqu’à 9,9% d’intérêts sur leurs découverts bancaires, auparavant pris en charge. L’opposition s’est organisée, et en quelques jours plusieurs groupes se constituaient sur le réseau social, invitant les clients à boycotter la banque HSBC.

hsbc-boot

Face à la grogne, HSBC annonce finalement au début du mois de septembre que l’application de tels intérêts était annulée : « Suite aux réactions directes ou par le biais du NUS, de nos titulaires de comptes, nous avons pris la décision de geler les intérêts sur les découverts, jusqu’à 1.500 livres (2.220 euros), pour les diplômés 2007 ». La banque s’est par ailleurs engagée à rembourser les intérêts payés en août par les étudiants.

L’histoire n’est pas anecdotique, car à l’heure du Web 2.0, Les internautes ont pris la parole, pour exister et se faire entendre par les entreprises. L’image de certaines sociétés n’a d’ailleurs jamais été aussi malmenée, poussant un nombre croissant d’entre elles à prévoir un budget pour surveiller et soigner leur e-réputation.

Facebook, suites aux pressions des internautes revient sur sa politique publicitaire

Comme nous l’avons vu plus haut, mercredi soir le créateur de Facebook s’est excusé pour tenter de calmer plusieurs associations de défense de la vie privée et de la presse. L’origine de la rebellions est liée au nouveau système publicitaire, « Beacon », qui permet aux partenaires de Facebook d’utiliser les profils des membres pour y diffuser leurs messages. En moins d’un mois, comme pour l’affaire HSBC, Facebook est revenu en arrière. Il faut souligner que les appels à fermer son profil sur le réseau était de plus en plus nombreux. De même, le fameux site de résistance à la politique de Georges Bush, MoveON, avait fait de cette question son nouveau cheval de bataille, allant jusqu’à créer des groupessur ce sujet sur Facebook.

Moveon/Facebook

Là encore ce n’est pas anecdotique, tous les jours des articles et des blogs dénoncent la nouvelle politique intrusive du réseau social. « Facebook est-il mort », s’interroge Josh Quittner, célèbre journaliste, avant de poursuivre que « la chose la plus intéressante à propos de Facebook est de savoir qui le remplacera » ?

Si pour le moment cela ne semble pas avoir diminué le nombre de visite, aux Etats-Unis d’après les chiffres de comScore, une nouvelle affaire commence à faire jour. Un chercheur associé en sécurité de Computer Associates (CA) a découvert que Beacon espionne tous ceux qui s’inscrivent à Facebook, qu’ils le veuillent ou non, de façon permanente et secrète au profit des partenaires commerciaux de Facebook.

Affaires à suivre…