Retour d’expériences sur l’innovation participative

innovationJ’ai assisté la semaine dernière à un petit déjeuner sur l’innovation participative dans le cadre des cercles prospective RH&M. Cela a été l’occasion d’avoir un retour d’expérience de La poste, la SNCF et Air France industries. Voici ce que ce qui m’a le plus marqué.

L’introduction a bien montré l’évolution de l’innovation participative au sein des entreprises.

Dans les années 90, c’est le début de la « boîte à idées », les années 2000 voit cette tâche dépendre de la qualité, organisé autour de processus permettant la traçabilité des idées. Cependant cette démarche est plutôt de nature vertical.

Dans les années à venir, la démarche va être beaucoup plus qualitative, reposant sur les réseaux sociaux, les communautés et la co-construction, associant plus les RH, les services de la communication et ceux du marketing.

Dans tous les cas, les intervenants ont insisté sur l’importance d’un management participatif, même si souvent cela passe par le n+1. Le but étant bien de sensibiliser les managers de proximité à la démarche. Mais avec la montée en force de la partie communautaire et les possibilités offertes par les plateformes collaboratives, ce choix devrait disparaître petit à petit.

De plus, l’innovation participative ayant fait ses preuves en interne, une ouverture vers l’extérieure sous la forme de crowdsourcing est à prévoir. La Poste a d’ailleurs commencé des expérimentation en ce sens.

De même, il est important d’apporter de la reconnaissance  à ceux qui participent, par des cérémonies de remise de trophées filmées, des articles dans les journaux internes…

La SNCF

Dans le cadre de la SNCF, quand un agent a une idée, son manager doit dans un premier temps l’approuver, puis la défendre et même proposer une rémunération en fonction des économies que peut générer cette idée. En moyenne, chaque idée rapporte 77 euros brut à son inventeur.

En 2009,  25 000 idées ont été produites (ce qui représente environ 10% des effectifs de l’entreprise), dont 50% ont été retenues. Par un effet volume, cela a conduit la SNCF a économiser 82 millions d’euros.

Ces idées sont appliquées dans 90% des cas localement et concernent :

  • La sécurité au travail pour 20%
  • Les conditions de travail pour 18%
  • L’organisation pour 16%
  • La qualité à 14%
  • Les économies pour 10%
  • Le développement durable pour 4% (chiffre en hausse ces derniers temps)

Au delà des chiffres, cette participation fait aussi office de baromètre social. Quand un centre produit moins d’idées, cela est souvent dû à un problème social ou de management localement.  Cela permet aux animateurs du réseau d’innovation de faire remonter l’information et permettre à la RH d’intervenir.

La Poste

La présentation a surtout porté sur les valeurs développé autour de l’innovation participative.

Les 3S : sens, soutien et suivi

PSE : contribuer à la Performance Sociale et Economique

ABC : manager par l’Audace, la Bienveillance et la Congruence

Air France industries

6500 idées par an sont produites en moyenne. Elles ont permis 8 millions d’économies. Mais pour cette entreprise, il s’agit avant tout de rendre les gens acteurs, en leur donnant la parole. Aussi l’incitation financière est-elle moins importante. Elle donne lieu à un bon d’achat à une contre-marque d’une valeur de 17 euros, qui peut aussi être versée à la fondation Air France. Cependant, quand on voit les montants des économies réalisées, la question de la proportionnalité des incitations peut se poser.

3 facteurs sont importants pour susciter l’innovation participative :

  • La réactivité, un collaborateur doit savoir rapidement si son idée est retenue
  • Il faut montrer de la reconnaissance avant tout à ceux qui participent
  • Il entretenir la motivation sur la durée (challenges…)

Et dans votre entreprise, tels processus sont-ils mis en place ?