Retour sur l’Enterprise 2.0 Forum

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J’ai longtemps hésité à publier un billet feedback sur l’Enterprise 2.0 forum qui s’est déroulé la semaine dernière à Paris. En effet, ce billet va porter finalement sur un état des lieux et les principales pratiques des entreprises qui ont mis en place une stratégie de transformation vers une organisation 2.0 (en plus il y a déjà eu plusieurs billets dessus par @ceciiil, @bduperrin ou @fredwpt).

Dernièrement, entre le travail de Cécile Demailly et l’article sur les tops et flops de l’entreprise 2.0, j’avais l’impression d’avoir déjà un peu fait ce travail. Mais bon, 3 raisons m’ont poussé tout de même à écrire cet article :

  • Une des meilleurs conférence à laquelle j’ai assisté sur ce thème tant par la qualité des interventions que par les échanges avec la salle (ça aurait été dommage de ne pas en parler, surtout qu’il y aura une suite l’année prochaine)
  • Des points qui n’ont pas été abordé dans les 2 articles précédemment cités
  • La pédagogie de répétition, il y a que ça de vrai 😉

Premier point, visiblement on dépassé la question de l’outil en tant que point d’entré d’un projet collaboratif. On a parlé uniquement de management, de culture, de gouvernance, d’humain. D’où une certaine surprise pour moi, la DRH a été en dehors du coup pour tous les projets présentés, alors que les questions de culture et de management sont au coeur de ses préoccupations.

A l’opposé, la DSI dans le projet mené par la Lyonnaise des eaux (comme cela a été le cas pour Dassault Système) a été à la pointe sur ces questions. Ils ont même mis en place une matrice afin de mesurer l’impact d’un projet 2.0 sur différents points (chaque point est noté sur 4) :

  • Organisation et Ressources Humaines
  • Compétences professionnelles
  • Méthode de travail
  • Culture et comportement

Le total de cette matrice aboutit à une résultat de 12/16, ce qui montre un changement assez lourd dans la mise en place d’une organisation collaborative (c’est un vrai projet d’entreprise avec tous les changements que cela implique, et non pas la simple mise en place d’un outil pour donner l’impression d’être aussi « dans le coup »). Une DSI pareils, ça fait rêver.

Ce qui ne veut pas dire que l’outil est secondaire (même s’il n’a pas du tout été mis en avant par les présentations), puisqu’une remarque de bon sens a été faite : « Si vos collaborateurs ne s’approprie pas l’outil en 15 minutes, vous pouvez en changer ». Sans doute dur à entendre pour les éditeurs, mais la convivialité et la simplicité de l’interface sont un atout majeur pour l’adoption des plateformes. Il est vrai qu’en dehors d’un pilote, si la plateforme collaborative doit être utilisée par l’ensemble des collaborateurs, une formation/accompagnement est difficilement envisageable à grande échelle (question de temps et d’argent).

Il y a quelque temps j’avais intitulé un billet, le temps des experts n’est pas celui de l’entreprise, à propos d’un débat sur le fait de renommé le concept d’Entreprise 2.0. Or comme on expliqué l’ensemble des intervenants, ils ne parlent pas de social media ou enterprise 2.0, au contraire. On est orienté business (une des rares conférences où je n’ai pas entendu un mélange avec le web 2.0, peut-être parce qu’il n’y avait que des professionnels d’entreprise), on voit quels sont les besoins de l’entreprise auquel le travail collaboratif peut répondre (et dans ce cadre cela répond aux attentes de l’entreprise sans devoir passer par la case ROI).

D’ailleurs dans son étude sur les intranets Jane McConnel montre que les managers confirme la plus grande implication des employés à travers des outils collaboratifs. Finalement comme le signalait le représentant de Schlumberger, on observe une baisse du coût de l’interaction entre les personnes.

Il est intéressant de noter que dans beaucoup de cas la production de contenu ou le lancement d’une communauté est laissé à l’initiative des collaborateurs sans contrôle. On peut voir qu’une auto-régulation a lieu la majorité des productions étant lié au business. Même si dans certaines présentation on a pu voir qu’il y avait une ouverture sur du plus personnel, dépassant la sphère purement professionnel (et là encore sans débordement, l’un nourrissant l’autre dans la participation). Et oui la confiance est la base du collaboratif et comme le rappelait Claire Flanagan, la confiance est basée sur la transparence et les feedbacks. C’est tout cela qui permet l’implication des collaborateurs.

Bien sûr, comme toujours si ces traits sont communs aux entreprises qui ont fait leur présentation ce jours là, il n’y a bien entendu pas de modèle unique. Entre un Danone qui a lancé un management en réseau dès 2003 (Networking attitude) pour répondre notamment à des questions de KM avec des market place physiques, avant de se lancer dans le virtuel et Schlumberger qui cherche à trouver le moyen de faire gagner du temps à ces spécialistes du forage en haut profonde ou Dassault Systèmes qui souhaite faire partager ses meilleurs pratiques à son réseau de distributeur, il y a des différences importantes. Même si le point commun, quelque soit l’entreprise est un fort sponsorship du top management soutenant le travail d’une équipe projet investie.

Pour plus de détails sur les présentations, retrouvez tous les tweets de la conférence ici.

Pour continuer la discussion sur les bonnes pratiques, c’est ici sur un groupe linkedin.