Tweeter quand on est un dirigeant

boss-qui-twittente-carre1-620x245Malheureusement je n’ai pas toujours le temps d’aller au conférence de media aces, mais étant au courant à l’avance de celle-là, j’ai pu m’arranger avec mon emploi du temps. Le sujet, ces boss qui tweettent ou pas, les intervenants comme Françoise Gri, même si Clara Gaymard a annulé au dernier moment, autant de bonnes raisons d’aller voir ce qui s’y passaient. Petit retour sur la matinée, du moins sur les points qui ont retenu mon attention.

Introduction par une étude Ipsos sur une quinzaine de patrons d’entreprises qui tweetent (pour qui on ne peut pas déléguer son fil à 100%). Bon disons le honnêtement, j’ai pas vraiment été scié par l’étude, mais bon, en voici les principaux enseignements :

  • twitter est vu comme un espace de liberté qui permet de s’exprimer sans intermédiaire et de manière concise
  • on va plutôt y trouver des patrons plus actifs quand ils sont issus du B2C ou du monde digital
  • une approche en 3 étapes : passif avec veille pour comprendre, rediffusion de contenu (RT) puis actif et reactif (elle est là la rupture)
  • avoir de la visibilité et incarner l’entreprise
  • rapport entre pro et perso avec la question de la redondance avec le fil corporate
  • détection de risque et d’opportunités à travers les feedbacks
  • déployer une stratégie d’influence

Mais il y aussi ceux qui ne tweetent pas car cela est trop chronophage, twitter est le média d’une élite dont ils ne sont pas et le fait que la marque doit dominer dans la communication

Comme vous pouvez le voir rien de renversant. Surtout que la question sur le manque de temps, vu comment les top managers trouvent des interstices pour faire leur mail ou sms, la même chose est possible pour twitter.

Mais passons aux intervenants, avec notamment l’intervention de Françoise Gri, la patronne de Pierre et Vacances, anciennement Manpower France qui montre en toute transparence son parcours dans les médias sociaux.

Pour elle, une petite formation rapide est nécessaire, mais pas besoin de quelque chose de lourd, c’est la pratique qui forme, il faut savoir lâcher prise, surtout que c’est un média que l’on contrôle quand même au niveau de l’émission de message. En effet, au début chez Manpower Françoise Gri n’était interviewée que sur des questions de plan sociaux et de chômage, alors qu’elle souhaitait s’exprimer sur d’autres sujets (emploi, femmes…). Elle s’est donc mise à blogguer pour résoudre cette problématique, être active sur ses sujets corporate, donner le ton et promouvoir d’autres messages en tant que boss de Manpower. Puis voyant ses posts tweetés, elle a décidé de s’y mettre aussi pour s’en servir comme caisse de résonance.

De plus cela lui a permis de rentrer en contact avec des journalistes qu’elle n’aurait pas pu approcher sinon et faire de la veille concurrentiel. Sans compter qu’il n’y a plus vraiment de frontière entre la communication interne et externe, c’est donc aussi en direction de ses collaborateurs que ses tweets sont émis (un tweet à plus de poids qu’une note interne selon elle). A travers des échanges, des retours de leur part, ils deviennent des acteurs du changement, même si beaucoup de collaborateurs hésitent à tweeter alors que leur boss est sur twitter. Cela lui permet aussi d’échanger avec des clients et cela est aussi très important. Les trois raisons au final qui l’ont poussé à venir sur twitter :

  • la com corporate
  • la curiosité
  • la com interne

En fait pour Françoise Gri

Un patron a beaucoup plus de risques à ignorer le monde Twitter qu’à investir cette plateforme

Un cadre dirigeant est un porte-parole, il doit communiquer avec les outils d’aujourd’hui

La parole au patron qui ne tweetent pas. Je passe sur l’intervention de Gonzague de Blignières, qui visiblement a du mal avec le concept de communication, qui confond usages et outils, et qui fantasme sur un media qu’il ne connaît pas au fond (même poncif que pour l’internet). Même si reconnaissons le, c’était plutôt courageux d’affronter une salle conquise par l’outil qu’est twitter.

Le patron d’Unilever France, Bruno Witvoët, qui ne tweete pas non plus à au moins développer un discours cohérent, visant à démontrer que twitter n’est pas l’alpha et l’omega de la communication d’un boss. Je ne partage pas son point de vue sur tout, mais au moins son argumentaire était construit et réfléchit, bravo à lui. D’ailleurs il ne nie pas l’utilité de ce média, même si à titre personnel, il ne l’utilise pas pour principalement deux raisons :

  • Question de la fragmentation de l’information
  • Du temps à disposition

Je ne reviens pas sur le côté chronophage, mais surtout on voit que cela renvoi surtout à la question plus large de l’infobésité et du management personnel de l’information.

Sur le côté instantanéité, Bruno Witvoët rappelle, à juste titre, qu’un patron ne doit pas réagir dans l’instant mais est dans une vision de long terme. Rappelons juste que la réflexion peut-être de long terme, les messages réfléchis, mais cela n’empêche pas une veille en temps réel.

Voilà les choses qui m’ont le plus marqué dans cette conférence, j’espère que surtout qu’elle permettra, et ce billet aussi, de donner envie au top manager de twetter et plus largement de s’intéresser au médias sociaux.