Développer sa présence sur internet

 Et oui encore un nouveau livre, Développer sa présence sur internet, le début d’année a été propice à la parution de nouveaux ouvrages comme le miens. Le thème de la présence sur internet est toujours en vogue, et il y a peu de chance que ça change. D’ailleurs de soi-disants gourous du web, parce qu’ils ont un compte twitter une page fan, pullulent et pire arrivent à trouver des éditeurs. Là rien de tel, déjà les auteurs ont su interviewer les bonnes personnes, (j’en fais partie 😉 mais surtout rendre une expertise accessible à tous. Normal, David Fayon n’en est pas à son coup d’essai et Camille Alloing, avec qui j’ai de nombreuses fois collaboré sur des livres blancs, est pour moi LA référence française en matière d’e-reputation.

Mais avant de revenir sur le livre en tant que tel, une interview que Camille a pris le temps de m’accorder, il court beaucoup ce garçon. Mes excuses auprès de David, moi aussi je cours et j’ai privilégié la simplicité en allant juste voir Camille.

Peux-tu te présenter en quelques mots, ainsi que David ton co-auteur ?

Je suis actuellement ingénieur R&D à La Poste Courrier, où je travaille sur la mise en place de méthodes innovantes de veille pour l’e-réputation (en m’appuyant notamment sur la « recherche sociale » et l’infomédiation). Après être passé par le consulting j’ai donc décidé de me relancer dans les études en réalisant une thèse de Doctorat en contrat CIFRE.

David est directeur de projet innovation (à La Poste lui aussi, nous travaillons ensemble) en charge de la prospective et de la veille.

Il y a déjà beaucoup de littérature sur ce thème, pourquoi un nouveau livre sur le sujet ?

D’une part il s’agit d’une demande de l’éditeur qui souhaitait que ce sujet soit abordable et abordé par les plus petites structures (PME et TPE). Afin de ne pas faire une énième redit sur « comment faire pas à pas », l’idée de David et moi-même a été de recentrer l’ouvrage sur la stratégie : « aller sur le web, oui, mais comment penser ses actions ? ». En définitive, quelles questions se poser, que doit-on prendre en compte et réfléchir avant de développer sa présence.

Ensuite, le livre s’axe sur l’idée de présence (première étape me semble-t-il avant toute action sur le web). Etre présent ce n’est pas seulement être visible, c’est surtout poser les premières bases nécessaires à toute action future. Mais être présent c’est aussi se faire connaitre, se signaler, l’ouvrage propose donc diverses actions pour arriver à ce résultat (comment lancer une vidéo, organiser un jeu-concours, etc. le tout en proposant des aides à la réflexion plus que des formules toutes faites).

Quelle différence entre blogguer et écrire un livre. Est-ce complémentaire ?

Pour ma part ce qui m’a le plus changé par rapport à l’écriture de mon blog (qui à la base se voulait très didactique et qui évolue en fonction de mes réflexions et des échanges avec mes lecteurs), ce sont les relations avec l’éditeur…

Sur un blog, on écrit pour ses lecteurs, mais on écrit avant tout pour soi : poser des réflexions, débattre de ses idées, analyser certains phénomènes… Pour un livre, l’éditeur pose de nombreuses exigences, que ce soit en termes de structure ou du niveau d’expertise à apporter. Même si avec ma thèse je commence à découvrir les joies de l’écriture très (trop ?) structurée, j’ai quand même dû faire quelques efforts.

De plus, et pour ceux qui ont déjà lu mon blog, je ne suis pas habitué à condenser mes propos ce qui, pour le public ciblé par l’éditeur, a nécessité un certain travail de synthèse.

Le web évolue très vite, tu penses que ces conseils seront obsolètes rapidement ?

Non, bien entendu, sinon quel intérêt de participer à un livre ?! 😉

Evidemment, certains outils ou certaines plates-formes présentés ne seront surement plus là (ou avec la même importance) dans les années à venir. Cependant, la volonté de proposer des réflexions stratégiques fait que quoi qu’il arrive, tout du moins je pense, une bonne partie du livre devrait vieillir sans perdre de sa pertinence.

Ecrire à deux : moins de travail pour chacun ou plus de complexité pour se coordonner et lisser le style ?

Ecrire à deux est stimulant, surtout avec David qui a déjà fait paraitre plusieurs ouvrages du même acabit. Pour le style, je pense que certaines différences se ressentent dans les approches ou l’écriture, mais de manière minime, ou tout du moins pour les personnes habituées à nous lire.

Quant à l’organisation, David et moi travaillons ensemble, se coordonner n’a donc pas été un problème (même si ce livre a occupé les ¾ de mes vacances cet été ;-)).

Vous commencez par montrer les principaux médias sociaux selon les pays, est-ce que les conseils de ce livre sont valables partout ?

Oui et non…

Oui, car d’ans l’absolu le fonctionnement du web en général et de certaines plates-formes en particulier restent les mêmes. Oui aussi, car lorsque nous proposons par exemple d’identifier son public, nous ne donnons pas de réponses toutes faites (par exemple « les « influenceurs » sont généralement ce type d’internautes »). Il me semble donc que cela est adaptable à n’importe quel pays.

Après, évidemment, en termes d’usages, de consommation et de culture de l’information, de droit, d’attentes par rapport aux entreprises, ou encore de besoins exprimés, chaque pays est différent et demande de se pencher plus en détail sur certaines de ces caractéristiques.

Pour toi où en sont les entreprises sur ces sujets de présence sur internet (et Le web est de plus en plus omniprésent, une entreprise peut-elle s’en passer ?) ?

Bonne question, à laquelle il est difficile de répondre rapidement (ou plutôt, comme je le disais plus haut, c’est qu’il m’est toujours difficile de répondre rapidement ;-)).

Le web est souvent vu comme un nouvel Eldorado : pas cher, possibilité de se médiatiser rapidement, facile techniquement, etc. Cependant, si de plus en plus d’entreprises ont un site web voire un ou plusieurs comptes sur les médias sociaux, on peut parfois se questionner sur l’utilité réelle de cette présence.

Comme nous le disons dans l’ouvrage, être sur le web n’est pas une nécessité absolue. Tout dépend des objectifs que l’on poursuit et du levier que le web représente pour les atteindre. Qui plus est sur les médias dit sociaux ou 2.0. Il faut pouvoir penser sa présence en termes d’actions à valeurs ajoutées, et ne pas seulement suivre la mode pour avoir le plaisir de dire « regardez notre page Facebook » (avec 15 fans qui n’interagissent jamais)…

Vous parlez d’entreprise 2.0, pour toi faut-il commencer par développer le collaboratif en interne ou par gérer une présence sur les médias sociaux ?

Je pense que les deux sujets peuvent être connectés, mais qu’ils n’y a pas d’obligations à la base. Développer le collaboratif en interne n’est pas dicté et ne repose pas sur le choix des outils, mais encore une fois sur l’analyse de besoins et la mise en place d’objectifs bien définis.

A partir du moment où la présence de l’entreprise sur le web l’amène à dématérialiser certains de ses services (service après-ventes, CRM, ventes, etc.), il me semble judicieux voire nécessaire de penser la gestion de cette présence au-delà du simple support web. Et effectivement de créer un pont entre l’interne et le web, à l’aide d’une stratégie « entreprise 2.0 », et des outils appropriés.

Au niveau de la notion de collaboration, l’on peut considérer les internautes comme des collaborateurs de l’entreprise, ils apportent des formes de connaissances sur l’environnement de l’entreprise, sur ses produits ou services, sa marque, et il faut donc pouvoir intégrer leurs potentielles remarques au fonctionnement interne de celle-ci. Qui plus est lorsque le web rime avec temps réel et réactivité et que l’on souhaite que sa présence amène une forme de dialogue avec son public.

Merci Anthony pour ces questions !

Un livre pour qui ?

Donc comme expliqué, c’est une véritable boîte à outils qui permet de piocher au besoin dans l’ouvrage, mais il suit aussi une progression logique qui permet de s’y plonger intégralement en suivant ce parcours proposé par les auteurs. Finalement, on retrouve le type de construction de la collection 101 questions, c’est pour cela que je dois y être sensible. En fait, les débutants y trouveront leur compte et les plus spécialistes aussi. Je forme des community managers et après cette lecture je vais sans doute faire bouger deux ou trois trucs dans ma formation (comme quoi).

Le contenu ?

Six grandes parties en 200 pages environ autour de :

  • Le web pour quoi faire
  • La stratégie de veille sur internet
  • Etre visible et attirer l’attention
  • Canaliser et animer les conversations
  • Les coûts et avantages d’une présence numérique
  • Le futur commence déjà : mobilité, réalité augmentée

Au final

Des outils pratiques, des plans d’actions, des interrogations légitimes, bref de quoi faire mal à certaines agences… Donc au cas ou vous ne l’auriez pas compris, si cette question vous intéresse, c’est un must have dans sa bibliothèque d’entreprise pour y comprendre quelque chose au web et être pro-actif.