Recrutement via les médias sociaux : Facebook graph search et les RH

Facebook-graph-search2-635Vous avez sans doute vu passer cette annonce qui date de 15 jours sur le nouvel outil qui va s’intégrer à Facebook et qui pour le moment est en beta (donc les fonctionnalités et limitations potentielles peuvent évoluer), le fameux graph search. Avec ce nouvel outil, finis les articles du genre faut-il accepter son boss comme ami sur Facebook. De même, le débat qui a eu lieu sur le « shoulder surfing », pratique visant de la part d’un recruteur de fortement vous inciter à lui montrer votre timeline Facebook lors d’un entretien n’aura plus de raison d’être.A lire cela on pourrait se dire que c’est donc un mieux, pas vraiment.

Chez Publicis Consultants Net Intelligenz nous avons pu tester la version beta du graph search de Facebook et il est vrai que les résultats peuvent être impressionant, voir plus. D’ailleurs certains ont commencé  à créer des tumblr sur ce qu’on peut faire comme recherche tendancieuse avec le graph.

En gros pour faire simple, votre manager ou un recruteur n’ont plus besoin de vous demander en ami ou d’ouvrir votre compte, Facebook avec cette application s’en est chargé. Vous l’avez sans doute remarqué, si un de vos amis like ou commentent un de vos posts, ses amis le voient et ainsi de suite. Du coup, parfois vous voyez des « intrus » qui participent à une conversation entre vous et vos amis. Ou vous même vous voyez des posts apparaitre dans votre actualité, alors que vous ne connaissez pas cette personne. Et ainsi de suite, puisque les amis de cet ami d’ami vont aussi pouvoir suivre la conservation (bien sûr je ne parle pas de ceux qui laissent leur profil public ou accessible aux amis de leurs amis, où là déjà…). Quand on sait que 6 degrés de séparation nous sépare de la terre entière (même 4,74 maintenant), il est facile d’avoir accès quasiment à tout le monde. Si on parle RH, cela est d’autant plus vrai que généralement une partie de vos amis sont issus de la même école, d’une entreprise dans le même secteur d’activité,  bref il y a  de grande chance que votre manager ou RH évoluant dans les mêmes milieux aient des amis communs, à commencer par vos collègues. En gros, à moins de limiter votre profil à vous seul, ce qui limite quand même l’intérêt d’un réseau social, votre profil devient quasiment public.

Pour en revenir au champs RH. Imaginez un recruteur, ou votre manager qui voient que vous avez liké des marques d’alcool ou des bars dans les lieux que vous fréquentez, que vont-ils en déduire ? Pareils vous avez liké ou commenté positivement un lien greanpeace sur le nucléaire et vous postulez chez Areva. (ça peu sembler schyzophrène, mais on a fait un test du même genre et les contradictions ne manquent pas chez les gens). Sans parler de votre appartenance politique ou croyance religieuse…

Donc là on ne parle même plus d’e-reputation sur internet par rapport à des photos publics, ou des publications de jeunesse. On parle d’un simple like (combien de fois avez vous liké rapidement un truc qui vous faisait sourire, sans regarder beaucoup plus loin), de renseignement que vous pensiez personnelles et qui donc intègre le domaine public avec toutes les interprétations que cela peut susciter. Donc puisque les recruteurs utilisent Google pour vérifier des profils, aussi pour éliminer des profils, on peut, sans risquer de se tromperlégitimement penser que Facebook sera utilisé de la même façon.

Une petite inquiétude, vous avez le temps d’y réfléchir, la version française ne devrait débarquer qu’en 2014. Et si on parle de relations humaines, il parait que les relations de couple étaient pas mal chahutées par Facebook, alors le meilleur reste à venir…