Et voici de nouveau une chronique autour d’un ouvrage, les réseaux sociaux numériques d’entreprise, ce que j’ai coutume d’appeler un RSE. Ce qui a été plaisant à lire dans ce livre, c’est qu’il est construit tout autant autour des réflexions personnelles de l’auteur, Ziryeb Marouf, RH 2.0 chez France Télécom Orange, que de son retour d’expérience du déploiement du réseau d’Orange à l’ensemble des collaborateurs du groupe. Je dois avouer que sur le moment j’ai été un peu désarçonné, car il n’est pas construit comme les différents livres que j’ai lu et chroniqué ces derniers temps, à savoir : la boite à outils avec de nombreux témoignages/retours d’expérience. Au bout du compte revenir à une lecture linéaire c’est aussi agréable.

Ziryeb a vraiment collé à son sujet, à savoir les réseaux sociaux, pas de digression vers du 2.0 ou des médias sociaux par ce que c’est à la mode, il a tenu sa ligne ce qui est assez rare de nos jours, on a toujours envie de parler de sujet annexe quand on les aime (et il les aimes et les connaît aussi).

Son ouvrage commence donc par explorer comment dans un réseau les individus interagissent entre eux, à travers un regard sociologique. Il développe ainsi son analyse autour des structures formelles et informelles ainsi que les bases du concept de réseau (la génèse en fait):

• la théorie des 6 degrés de séparation
• L’expérience du petit monde
• La théorie des liens faibles et liens forts
• Le nombre de Dunbar

Bon, je ne vous cache pas que j’ai un peu décroché sur la partie sociogramme qui devenait trop scientifique pour moi (la partie stat…)

Après être remonté aux origines de l’homme en réseau (en fait depuis que l’homme c’est regroupé en tribu), même si le terme réseau social date des années 50, Ziryeb en vient aux réseaux sur internet, avec là encore leur révolution du « people centric » type Linkedin au « content centric » type Dailymotion. Plus largement, il développe ensuite la vision et la présence de l’entreprise sur les médias sociaux : personnal branding, marque employeur… et enfin « collaborative centric » ou RSE.

Vous connaissez la ligne éditoriale de ce blog, c’est cette dernière partie que je vais développer.

Pour Ziryeb un RSE sert avant tout à :

1. mettre en relation les collaborateurs
2. faire émerger des communautés d’intérêt

Surtout, il insiste bien sur le fait que ce type de projet est avant tout un projet organisationnel et non un projet IT. En effet, un fonctionnement en réseau, même s’il repose sur une plateforme, impacte d’abord tout la gouvernance habituelle de l’entreprise, le management, l’évaluation et la prise de parole des collaborateurs…

De même, il met en avant les questions/risques qui beaucoup se posent avec ce type de projet :

• perte de productivité
• inégalité face à l’outil
• nécessité d’une charte d’usage (et distinguer cet outil du SI habituel)

Et enfin quelques points clefs pour la réussite de ce type de projet :

• soutien d’un sponsor
• soutien management de proximité
• engagement collaborateur

Enfin, Ziryeb décrit le fonctionnement d’un focus group pour déterminer la stratégie de changement à venir, ce qui est primordial pour ce type de projet :

• agenda et objectifs de l’atelier
• présentation des RSE
• travai len groupe sur les usages, leviers, freins pour l’entreprise
• Restitution et partage
• Evaluation

Voici un tableau qui synthétise bien ce qu’on peut retirer de ce type d’atelier

Je vais montrer ici deux matrices qui découlent de ces ateliers et qui sont plutôt intéressantes (opportunités et risques qui souvent se répondent)

Au final on retrouve 4 grands axes :

• Mettre les collaborateurs en réseau
• Développer une intelligence collective
• Co-construire la stratégie de l’entreprise (à mon avis sur celui-là il y a du boulot)
• Evolution de la communication

Bref un ouvrage à lire pour s’initier au monde des réseaux sociaux dans l’entreprise.