Entreprise 2.0 : organisation, hiérarchie, communautés et réseaux sociaux

 Comme tous les vendredi, un petit détour par le monde anglo-saxon pour étudier un retour d’expérience de la société Electronic Arts qui met l’accent sur son mode d’organisation et de management à travers les communautés et les réseaux sociaux.

Voici un résumé de ce mode de fonctionnement

Electronic Arts est présent dans 23 pays avec 8000 collaborateurs environs. Gérer de manière agile l’ensemble de ses troupes a été un vrai défi, le fonctionnement en mode matriciel démontrant ses limites. S’inspirant des communautés de joueurs qui ont permis d’améliorer les produits d’EA, cette dernière a décidé de mettre en interne une structure reposant sur un ensemble de services et de moyens dédiés aux réseaux sociaux et aux communautés transverses destinés à participer aux décisions tout en préservant leur indépendance, source de créativité et d’innovation.

Le but au final étant comme souvent d’éviter la duplication de service, réduire la complexité des processus, soutenir l’amélioration continue mais surtout mentorer et accompagner les carrières de collaborateurs  afin qu’ils se sentent plus à même de remplir  leur travail et ainsi saisir de nouvelles opportunités de carrière.

Les communautés, un lieu de décision

Quand les communautés ont été lancées en 2009, le but était de rendre les équipes plus efficientes. Le CEO d’EA a comparé cette transformation à deux épreuves de natation. Dans le cas d’une course par équipe de natation, chacun nage pour lui de manière indépendante. Au water-polo, l’ensemble des membres de l’équipe agissent de manière beaucoup plus interactive et dépendante. Les communautés ne sont pas que des lieux d’échanges sur des sujets d’intérêts communs, mais elles sont aussi un lieu de décision et de production. Elles peuvent faire évoluer la feuille de route d’un produit ou faire évoluer un processus. Il n’y a pas de limite au périmètre des communautés, du moment qu’elles sont là pour améliorer un produit ou l’organisation.

Quel mode d’organisation ?

Naturellement les gens échangent sur des sujets d »intérêts communs, le but est de les réunir pour qu’ils produisent ensemble vers un objectifs communs (créer un nouveau produit ou service, améliorer l’efficacité d’un processus métier, ou même éliminer les inefficacités opérationnelles). Pour y parvenir le mode de gouvernance doit être assez souple :

  1. Le comité de pilotage global est composé de membres du top management et est là pour donner les moyens aux communautés de remplir leur mission. Il doit vérifier que les nouvelles communautés ne se recoupent pas trop avec des communautés existantes et qu’elles atteignent bien leur but.
  2. Le « directeur de communautés », qui préside le comité de pilotage, évangélise, veille au développement de la communauté
  3. Les communautés elle-mêmes fonctionnent ainsi :
  • chaque communauté à un sponsor qui les aide à se développer, gérer leurs discussions, jouer un rôle d’arbitre et porter au top management les décisions de la communauté
  • animateur de communauté qui anime la communauté de manière opérationnelle. Si ce dernier au départ est nommé par le comité de pilotage, quand la communauté sera en vitesse de croisière, cette dernière élira son animateur
  • un conseil de communauté peut-être nommé au sein des communautés. Quand ces dernières grandissent trop, elles peuvent perdre en efficacité. Il faut une structure qui facilite les échanges et permette de rester focalisé sur les objectifs et les moyens qui doivent y être alloués.

Nous verrons la semaine prochaine comment cela été mis en place