Entreprise 2.0 ou social business, on en est où ?

Impact sur le business, réalité des réalisations en entreprise : l’entreprise 2.0, ou social business (dénomination qui est en train de faire disparaître totalement la précédente) est toujours soumis à ces questions. Régulièrement, des études et enquêtes viennent conforter l’idée que le social s’installe de plus en plus, mais est aussi producteur de valeur ajoutée. Ce nouveau rapport conjoint de la MIT Sloan Management Review et du cabinet Deloitte, mené dans 115 pays auprès de 3478 managers, va dans ce sens.

Voyons cela plus en détails

Comme souvent c’est la partie externe du social business (présence sur les médias sociaux) qui est mis en avant. Dans ce cadre, 52% des personnes interrogées considèrent que sa valeur est déjà importante et pour 86% d’entre eux que cela sera encore plus le cas d’ici 3 ans. C’est le rapport à la relation client qui domine (on en revient au Social CRM) avec comme projet les commerciaux, le marketing et le service client qui devraient prendre la tête de ce type de projet sociaux. Même si au final, se sont surtout le marketing et l’innovation qui devraient en profiter (même si les questions RH de recrutement et de rétention des collaborateurs ne sont pas oubliées : 3e place)

Ce qui n’empêche pas tout de même d’avoir une vision sur son importance en interne notamment pour la découverte d’opportunité, le travail transverse et collaboratif, la diffusion des savoirs…

Mais une fois de plus, les questions de management et de leadership sont clés dans l’acquisition et l’utilisation de ces applications sociales qui sont considérées comme stratégiques (le plus souvent par les CEO qui y voit un renforcement du leadership), même si pour certains la question de la mesure de l’outil reste posée notamment dans son accompagnement au quotidien par les managers et pour aider à la transformation de l’organisation. L’idée est que tout ne se mesure pas, est en train de se renforcer. D’ailleurs sur ces questions de mesure dans la majorité des cas :

  • Les compagnies ne mesurent rien
  • Le nombre de personne inscrite sur la plateforme
  • Le nombre de post sur la plateforme

Inutile de dire qu’entre rien et au mieux l’utilisation de la plateforme, il y a encore du travail sur la mesure de l’utilité, à savoir la mesure des impacts sur les processus business.

Les entreprises les plus réceptives sont celles de moins de 1000 collaborateurs ou de plus de 100 000 collaborateurs : ça fait quand même une fourchette assez large pour les autres. Qui, si elles voient un avantage aux outils sociaux, ne s’en servent pas pleinement. De même, le secteur des nouvelles technologies et des médias est beaucoup plus réceptif à ces questions. Si le secteur de l’énergie, de l’industrie et des finances est moins réceptif dans l’immédiat, ils pensent tout de même que ce besoin va aller en s’accroissant de 5 à 6 fois d’ici 3 ans.

Malgré tout, cela va être compliqué puisque le Gartner estime que 70% des projets vont échouer. Les principales raisons remontées par le rapport sont :

  • Incompréhension du management
  • Manque de proposition de valeur ou de retour d’expérience
  • Focus sur d’autres priorités

Dans le même temps, les entreprises ne portent pas vraiment de vision de long terme sur le sujet (dommage de la part d’un board), ne font pas un état des lieux de leur niveau de maturité ou de leurs champions potentiels, n’investissent pas vraiment dans l’adoption de ces nouveaux processus. Et pourtant quand on écoute les collaborateurs, pour eux pour que ce projet aboutissent il faut :

  • Le lien avec la stratégie business
  • Le soutien du top management
  • L’intégration à la culture d’entreprise

Malheureusement, dernièrement j’ai vu plusieurs entreprises parler de projet de transformation de l’ensemble du groupe, parfois même à un niveau mondiale et penser (ou alors des cabinets low cost leur ont fait croire que c’était jouable) que c’était possible pour quelques dizaines de milliers d’euros d’accompagnement…

Si l’argent ne fait pas tout, dans ces moments là je me demande s’il faut mieux en rire ou en pleurer…

Pour vous faire idée voici l’étude dans son entier

 Social Business: What Are Companies Really Doing? – Survey Questions and Answers