Management 2.0 : le curator, bullshit marketing ?

Cet article vient d’une discussion sur twitter (avec @bduperrin @bfaverial @barthox @VinceBerthelot @MarkTamis) mardi soir dernier, autour du rôle du curator , buzz word qui a commencé prendre vie à la fin de l’année dernière. Autre effet collatéral de cette discussion, un plateau en préparation chez les copain de Techtoc TV.

Bref, effet de mode, bulshit marketing, faut-il jeter l’eau du bain et le bébé avec, on va essayer de voir cela tout de suite.

Pour commencer, une petite définition histoire d’être sûr que l’on parle tous de la même chose.

Selon Wikipedia ( je laisse le mot en anglais, car un des accords de la discussion twitter était qu’il fallait laisser le terme en anglais) un curator est un spécialiste de la gestion de contenus, responsable de la gestion de collections au sens  bibliographiques. Un conservateur en un sens. Dans sa « vision 2.0 », un curator est quelqu’un qui continuellement trouve, regroupe, organise et partage le contenu en ligne le meilleur et le plus pertinent sur un sujet spécifique. Parfois un simple schéma étant plus simple qu’un long discours :

En regardant ce schéma, on peut voir que le curator est plus qu’un agrégateur, il s’approprie le contenu qu’il analyse et qu’il traite pour mieux le retransmettre de manière pertinente. Un veilleur diront certains, Camille de Caddereputation apporte un point de vue intéressant que je ne re-développe pas ici.

Par contre, ce rôle de machine à café humain existe dans toutes les entreprises et c’est celui que l’on essaye en partie de formaliser à travers les réseaux sociaux d’entreprise. Cette personne qui est au courant de tout avant tout le monde, qui à la bonne information ou sait à qui la demander…

Dans le cadre d’un RSE ou de communautés, que ferait-il ?

  • Nourrir les communautés de contenu en lien avec leur thématique (on retrouve le cuisinier dont je parlais ici)
  • Plus qu’animer une communauté (je reviendrais dans un prochain billet sur cette question) faire circuler l’information utile au sein du réseau, un travail mélangeant la veille et la synthèse.
  • C’est aussi celui qui repérer les signaux faibles sur un sujet et sensibiliser les collaborateurs sur la question, un rôle de passeur.
  • Il participe donc à la conduite du changement dans une entreprise. Finalement promouvoir quelque part une forme d’innovation ouverte au sein de l’organisation.

Alors est-ce qu’on ne fait que réinventer une pratique qui existe déjà en passant par la boite marketing ? Oui et non.

D’un côté bien sûr, ce côté marketing est énervant et on peut avoir légitimement l’impression que l’on essaye encore de faire passer aux entreprises un nouveau concept (qui existe déjà) afin de le vendre très cher forcément, car innovant.

De l’autre, si des collaborateurs jouaient déjà ce rôle, cela était souvent fait de manière informelle, sans réelle reconnaissance. Avec le développement des RSE, ce rôle est de plus en plus important, au même que celui d’animateur de communauté (le fameux community manager). Alors pourquoi ne pas profiter de cette « mode » pour enfin rendre à César ces lauriers et à défaut d’un poste à part entière, pour le moins reconnaître cette activité dans une fiche de poste ou comme une mission (car on est plus souvent sur une posture et un savoir faire, que réellement un poste déterminé). Pourquoi ce « service » ne serait pas récompensé et reconnu à sa juste valeur ?

Si le terme peut laisser dubitatif, le concept qui l’entoure n’est pas à négliger et peut pleinement trouver sa place dans une organisation apprenante/collaborative. Et puis avec la nouvelle ligne éditoriale de ce blog, n’est-ce pas finalement un rôle de curator sur le thème de l’entreprise 2.0 et du management 2.0 que je joue, comme je le faisais déjà à travers mon compte twitter @aponcier 😉