Média sociaux et business continuity planning

Il y a quelques jours l’Atelier mettait en ligne une news sur le premier jeu massivement multi-joueurs d’anticipation dont le but est d’inventer les prochains systèmes de collaboration. Le concept : un virus ravage les métropoles. La production d’énergie est problématique. Le système agricole tombe en morceaux. Les gouvernements prennent la voie de l’hyper surveillance. Les migrants deviennent majoritaires. Bienvenue sur la terre de 2019. C’est le scénario de « Superstruct », qui débutera le 8 octobre pour une durée de 6 semaines. Avec ce jeu l’Institut pour le Futur (IFTF) espère que de nouvelles formes de collaboration vont émerger. Cela va reposer sur des médias sociaux de type: forum, blogs, wikis…

Dernièrement, suite au passage de l’ouragan Gustav en Louisiane, Bertrand Duperrin publiait un billet sur « l’intérêt d’une gestion de crise décentralisée« . Dans le cadre de cette crise, des individus ont mis en place un système d’information de crise permettant une grande réactivité (réseau social dédié reprenant et agrégeant toutes les informations nécessaires, un compte twitter dédié, un blog…).

Dans le même genre d’idée, durant des échanges sur la gestion de crise sanitaire, telle que la grippe aviaire, l’utilisation d’outils collaboratifs a été évoquée de manière à palier les problématiques de confinement et de contacts physiques limités. Dans ce cadre, la nécessité d’outils collaboratifs et de « distance management » (pour diffuser l’information et préserver les workflows) et plus spécifiquement le recours aux univers virtuels de type Second Life, semblait être une solution à investiguer plus en détails. Dans le cas de l’environnement virtuel, l’avatar permet de “recomposer” virtuellement une équipe ne pouvant être physiquement réunie…

Dans tous ces exemples, on retrouve les bases du concept de business continuity planning (plan de continuité). Ce concept interdisciplinaire vise à créer un plan logistique permettant à un organisme de se restaurer partiellement ou complètement après une catastrophe. Ce plan doit conduire un groupe (gouvernement, collectivité, institution, entreprise, hôpital..) à fonctionner en mode dégradé, ou en situation de crise majeure. Ces plans se sont répandus depuis l’attentat du 11 septembre ou les attentats de Londres (juillet 2005). Si bien sûr le business continuity planning englobe l’ensemble des actions visant à restaurer le fonctionnement d’une organisation, il existe également un pan concernant les risques opérationnels associés à la gestion de l’information et des modes d’organisation des individus.

On retrouve là de nombreuses problématiques auxquelles répondent les médias sociaux, permettant à des individus de s’autorganiser de façon décentralisée, même en cas de catastrophe majeure. Les médias sociaux sont donc également une réponse dans la gestion des crises.