Réseaux sociaux d’entreprise : état de l’art

rset5Comme chaque année, Lecko publie son état de l’art sur les réseaux sociaux d’entreprise (auquel j’ai participé avec d’autres spécialistes de la question, cette année des ateliers ayant été de nouveau organisés). Disons le, c’est le document de référence publié par un analyste français sur les outils de RSE. Ce n’est pas la première année que je vous en parle, mais je trouve que par rapport à l’année dernière, il y a un vrai effort de pédagogie, essayant de rendre les points les plus techniques assez clairs, ce qui n’était pas forcément évident dans cette étude de 151 pages.

Voyons donc les principaux points abordés

Lecko annonce un chiffre de 70% d’entreprise du CAC40 outillées avec un RSE. Pour ma part, ce chiffre me semble sous-estimé, mais ce qui est certain, c’est qu’avec 70% d’outils installés, on est loin de la réussite d’un projet collaboratif, un outil n’est qu’un facilitateur quand il est utilisé, et là on est loin. Même s’il est vrai que les entreprises sont de plus en plus conscientes qu’on est en train de passer d’une logique documentaire à une logique conversationnelle, mais le changement culturel et ses impacts sont encore loin d’être vraiment appréhendés par les entreprises.

Le gros changement de cette année dans l’étude, c’est la diversification des matrices d’analyses de Lecko, avec au delà de la matrice du potentiel social d’une solution, les usages, l’interopérabilité et l’affordance. L’interopérabilité, cela étant plutôt décrit par outil, je ne vais pas y revenir ici, car il m’est impossible de le résumer et le terme parle de lui même : comment le RSE se connecte avec d’autres outils du SI ou plus largement un environnement externe. De plus, pour beaucoup cela renvoi à du déclaratif, donc sujet à caution, car sur ce genre de problématique il  y a un vrai fossé entre théorie et pratique. Et possible ne veut pas forcément dire facilement réalisable. Il existe une ultime matrice sur la segmentation du marché, mais je ne suis pas convaincu pour le moment. Pourtant l’idée est bonne et je pense qu’elle prendra tout son sens l’année prochaine quand elle sera plus mature.

Comme chaque année, on retrouve la matrice des potentiels sociaux, avec une évolution de ses critères (412 critères) pour 23 solutions étudiées. Il y en a moins que l’année dernière, ainsi sort de la matrice Confluence (qui n’est pas très sociale) ou Telligent et Socail Text, qui si elles avaient pleinement leur place sur cette matrice, ne sont pas vraiment présentes en France. On regrettera par contre de ne pas voir la nouvelle solution proposée par SAP.

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On remarquera que par rapport à l’année dernière il  y une forte progression d’un certain nombres d’acteurs et que cela se fait plutôt en faveur des acteurs historiques, même si de plus petits acteurs français restent dans la course. Par contre, le décrochage avec le monde du libre est de plus en plus flagrant.

Si cette matrice n’étais pas claire, cette année un résumé des meilleurs solutions sur chacun des axes de la matrice, comme par exemple ici la partie relationnelle.

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Vient ensuite l’affordance, c’est à dire la capacité d’un RSE (plus largement d’un objet) de suggérer sa propre utilisation, donc d’être le plus intuitif possible (ce qui est important dans l’acceptation de ces technologies collaboratives). C’est cette donnée qui fait la force des produits Apple depuis l’Ipod. Bien sûr, cela repose en grande partie sur l’ergonomie, mais pas que. Si cette approche porte une part de subjectivité, une fois les critères posés (au nombre de 5 en l’occurence), cela peut servir à trancher dans le choix de différentes solutions qui semblent identiques dans leurs usages et la réponse qu’elles apportent à vos besoins.

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Enfin, il a comme toujours plus de choses dans cette longue étude annuelle avec notamment la vision de Lecko de l’évolution de ce type de projet sur ces 5 dernières années. Bref plus qu’à feuilleter, une vraie étude à lire à tête reposée.