Réseau social d’entreprise : état des lieux des solutions

lecko2014Comme chaque année, Lecko sort son état de l’art sur les solutions de réseau social d’entreprise, avec cette année pas mal de changements. On met souvent en avant les Gartner, Forrester sur leurs études, j’estime pour ma part que cet état de l’art sur les solutions est une référence de bien meilleur qualité, car elle est plus complète (avec une trentaine de solution), avec moins un côté boite noire, ce qui fait qu’on comprend la démarche (ce qui n’empêche pas des discussions animées avec les éditeurs chaque année). Par contre, le fait que les américains tiennent compte de l’importance de l’implantation (disons les références) pour sélectionner une solution est important et manque peut-être à cette étude (ça évite de recommander une solution qui va mettre la clef sous la porte prochainement). Alors si bien sûr, comme je le dis depuis toujours l’outil représente 20% de ce type de projet, cela ne retire rien au fait que ces 20% sont importants et cette étude permet d’y voir plus clair. Merci donc pour ce bon boulot

Dans son introduction aux usages, Lecko est revenu sur ses analyses de données dans des sociétés où les éditeurs leur ont donné accès, ce qui a permis de tirer/confirmer quelques leçons.

Nous sommes beaucoup à utiliser la courbe de hype pour expliquer l’engagement dans les communautés : d’une part car c’est un classique de Gartner (mais là on s’appuie sur la renommée de Gartner) et sur nos observations après des années d’accompagnement. Là au moins de manière tangible, cela montre qu’on ne se trompait pas.

De même sur les gains liés au communautés entre long terme et court terme, personnel et collectif, nous l’expliquons à nos clients de par notre expérience acquise, et là cela permet encore de le confirmer :

  • Communauté de pratique : consolidation d’information, accès savoirs informels et découverte d’experts à court terme et sur le plus long terme reconnaissance par les pairs et capitalisation des savoirs et entraide
  • Sur les processus : gestion de l’information et fluidification des processus avec plus tard plus d’efficacité et une évolution/amélioration de ces derniers

 Mais revenons aux solutions proprement dites. L’année passée, Lecko avait réunit un panel d’experts, dont je faisais partie, pour échanger autour de leur étude. Certaines remarques avaient été faites et il est plaisant de voir qu’on les retrouve aujourd’hui. Ainsi le fait d’élargir la matrice pour ne pas la cantonner aux caractéristiques sociales de bases, les solutions l’étant de plus en plus, cela devenait difficile d’être discriminant.

collab

Comme vous pouvez le voir beaucoup d’éditeurs se trouvent dans le cadran en haut à droite, ce qui limite le choix (avec une forte progression chaque année. Je ne suis pas cocardier, mais ça fait plaisir de voir que de nombreux éditeurs français sont présents et parmi les mieux placés. A l’inverse, des solutions fortement promue/reconnue comme Yammer ou Chatter ne sont pas du même niveau. Mais c’est vrai qu’elles sont fortement présentes dans les entreprises (et le côté « gratuit » dans un bundle plus large n’y est sans doute pas pour rien non plus, sans parler de la force commerciale de leur maison mère).

Donc élargissement de l’analyse en lien avec des usages métiers, comme le KM par exemple. Vous pouvez voir qu’on se retrouve avec une dispersion des solutions plus importante

km

De même autour des processus métiers : on peut voir que les poids lourds de l’entreprise sont beaucoup plus en avance sur ce thème

process

Je ne vais pas revenir sur les autres matrices ici, car concernant le social CRM sans surprise les spécialistes comme Lithium sont largement au dessus du lot (et puis quand on regarde les différentes définitions du concept, qui est très vaste, pas évident de rentrer tous les acteurs). Enfin sur la communication, là je suis plus dubitatif. En effet on en revient à mettre en avant les acteurs plus « intranet » et donc définir une vision de ce qu’est la communication interne, dans un rapport plus descendant (même si ces solutions ont des fonctionnalités sociales). A titre personnel, je pense que tout comme certains acteurs traditionnels ont ralenti l’avancée de pratiques plus sociales des pures players car ils n’étaient pas prêt, je crois que mettre en avant l’intranet comme modèle de communication ne participe pas non plus la mue des processus de communication interne et conforte les directions de la communication dans leurs habitudes et ne les incite pas à évoluer vers des modèles plus interactifs et en phase avec les évolutions des usages des collaborateurs. Quelque part cela participe à l’inertie ambiante et assure un statu quo rassurant pour tous, éditeurs comme direction de la communication.

Sinon pour revenir sur l’analyse de chacune des solutions, puisque Lecko analyse de manière complète et met en fiche chaque solution, j’aime beaucoup le fait de rappeler le fait que la solution « la plus complète » ne couvre que 45% de l’ensemble du spectre définis. Ce qui veut dire souvent plusieurs solutions dans l’entreprise (et donc avoir un discours pour chaque éditeur plus spécifique et moins généraliste de « on fait du RSE ») et donc le fait de devoir les faire communiquer entre elles. En cela le fait que pour chaque solution Lecko mette en avant l’interopérabilité de chacune est un vrai plus. Avec de toutes manières un enseignement évident, les challengers veulent plus d’interopérabilité, car ils en ont besoin pour exister et à l’inverse les écosystèmes installés protègent leur pré carré.

Dernière nouveauté et non des moindres, le fait de calculer l’ergonomie qui est un vrai point important dans l’adoption de ces solutions par les collaborateurs en tenant compte de la solution en situation de mobilité, ce qui devient de plus en plus incontournable. Sinon vous retrouverez la traditionnelle fiche descriptive de l’analyse fonctionnelle et du positionnement de l’éditeur.

Pour résumer, encore un travail énorme de recensement qui apporte un vrai plus dans la connaissance des solutions.