Comme vous le savez peut-être, comme chaque année l’Enterprise 2.0 summit, la principale manifestion sur l’entreprise 2.0 se tient à Paris du 10 au 12 février (venez nous rencontrer et échanger). Cette année j’animerai une table ronde autour de la communication de changement. Dans ce cadre, les organisateurs du summit m’ont interviewé comme d’autres speakers. Voici la version française de l’interview.
Que pensez-vous du statu quo observé dans la mise en place de projets collaboratifs dans les entreprises ?
Je pense que le principal problème vient du fait que le top management n’accepte pas vraiment que l’idée que l’entreprise doivent remettre à plat ses processus internes (RH, métiers…) pour permettre une réelle transition vers une entreprise collaborative/digitale, au lieu de se concentrer sur un outil collaboratif, ce qui est plus simple. De quoi parlons-nous exactement ​​? L’utilisation de nouveaux outils ou le fait de travailler différemment?
Bien sûr, ce n’est pas facile. Le changement prend du temps, et doit être déployé étape par étape avec toutes les parties prenantes (qui n’ont pas nécessairement la même vision). Oui, une transformation digitale peut déstabiliser certains employés et une partie du management, mais la situation actuelle est déjà instable et ne ralentira pas dans le futur. Le sujet n’est pas d’ajouter de la complexité, mais de se concentrer sur les points vitaux pour faire levier.
Quels sont les principaux défis à relever pour ces projets ?
Aujourd’hui les Comex sont concentrés sur la crise. Le collaboratif fait partie de la réponse, mais c’est une approche de moyen-long terme et de stratégie. Quand on lance un projet collaboraitf il faut avoir les RH avec soi et comprendre que la conduite du changement n’est pas optionnelle. Donc 90% du budget ne doit pas uniquement concerné l’intégration d’un outil. Et la formation n’a jamais créé d’engouement amenant les gens à changer.
Quels sont vos recommandations pour faire avancer les projets ?
Le chef de projet doit comprendre que cela prend du temps, et ce n’est pas seulement l’adoption d’un outil, mais plutôt concernant les salariés, réaliser leur travail quotidien d’une manière plus simple et plus efficace. Il s’agit de l’évolution des modes de travail, des modes d’interaction, du management, de transformation organisationnelle et cela prend du temps. Alors il faut voir grand (nous parlons de transformation), commencer petit (vous devez faire la démonstration par des actes, pas seulement des paroles) et bouger rapidement (vous ne pouvez pas avoir un effet de tunnel). Mais même si vous vous déplacez rapidement, c’est un marathon, pas un cent mètres, quand on transforme vraiment une organisation
En quoi l’Enterprise 2.0 summit participe à cette évolution
Tout d’abord, les retours d’expérience montrent que cela fonctionne. Deuxièmement, les participants pourront entendre des bonnes pratiques et  comprendre comment esquiver les principaux pièges. Troisièmement, les gens vont comprendre que ce n’est pas que l’outil, mais la culture, le changement et le métier qui compte. Quatrièmement, si vous avez un projet d’entreprise 2.0, vous pouvez parfois être découragé : au summit  vous sentirez une énergie positive qui vous stimulera pour votre projet. Mais il ne faut pas oublier qu’un benchmark n’est pas suffisant. Comme je le dis souvent, ce n’est pas en lisant des livres que vous allez apprendre à nager. Idem pour l’entreprise 2.0.