L’entreprise 2.0 summit en 5 mots

5keywordsAujourd’hui comme tout les vendredi, toujours dans le cadre de nos petits détours par le monde anglo-saxon, retour sur l’enterprise 2.0 summit. Alors anglo-saxon par la langue du billet, mais cette idée de 5 mots vient de Belgique via Frédéric et le billet vient du Portugal, rédigé par Ana que j’ai rencontré avec plaisir pour la première fois lors de cette session. Alors ce summit…voici la vision d’Ana à travers ces 5 mots

ADAPTATION

Luis Suarez, l’un des visages les plus pertinents et connus de la communauté E.20 a expliqué qu’il fallait arrêter de parler d’adoption du collaboratif et commencer à parler d’adaptation : la capacité à faire face à un monde incertain; s’adapter aux différents besoins et styles de travail des collaborateurs. Pour elle, cela est fortement lié à la définition de Jon Husband du social business avec un système axé sur le but, les résultats et sur les compétences  (s’organiser pour s’adapter et développer l’agilité).

APPRENTISSAGE

L’une des discussions qu’Ana a trouvé la plus intéressante et importante à la fois sur le plan personnel et organisationnel, est celui du social learning. Ellen Trude a présenté une nouvelle perspective sur ce que signifie l’apprentissage au travail et pour le travail, et comment cette dernière est différente de l’approche actuelle de la formation en entreprise. De son point de vue, d’une entreprise 2.0 est une organisation apprenante (c’était une des sessions où je participais, et c’est aussi l’idée d’adaptabilité que j’ai défendu)

Comme Ellen l’a expliqué: «le lieu de travail de demain est plus complexe que celui d’aujourd’hui, mais peut-être ne sommes nous plus aptes à faire face à la complexité actuelle », qui est en quelque sorte liée à la nécessité de construire de manière adaptable et constante des organisations apprenantes. Elle se penche aussi sur l’apprentissage, non pas sous l’angle de l’acquisition de compétences (point de vue traditionnel de l’apprentissage), mais à partir du prisme de compétences en développement (prospérer dans un monde connecté).

Business et travail sont de plus en plus connectés. Dion Hinchcliffe a déclaré dans son discours d’ouverture que « dans un monde traditionnel nous sommes habitués à tout faire par nous-mêmes. Nous devons apprendre à laisser le réseau faire un peu de travail pour nous ». L’apprentissage va aussi croître, d’une manière dynamique et constante, à travers les réseaux.

DÉFIS

Selon Thierry de Baillon, « nous avons besoin de repenser les organisations. Ce que nous avons maintenant, ce sont des organisations qui sont des systèmes complexes. Cela signifie qu’il n’existe pas de cadre définie pour ces types d’entreprises « . Autant les défis sont encore nombreux,  auant des incertitudes demeurent avec différents points de vue.

Ana se sent comme si nous étions des marins, établissant dans un vaste territoire inconnu et inexploré l’organisation du 21e siècle, armés de rien d’autre que quelques outils pour se guider, mais aucune carte claire sur la façon d’y arriver, ni sur ce que nous allons y trouver. Être Portugaise, la conduit à rendre hommage à la période des découvertes portugaises du 15e et 16e siècles, et souhaiter contribuer à cette exploration.

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Ana se rappelle, à la fois à travers les discussions de cas et les conversations durant ces moments de convivialité en dehors du programme officiel (qui sont tout aussi importants pour moi), que peut-être il est encore trop tôt pour s’attendre à des conclusions ou des recommandations, ce qui pose la question de la maturité.

Un défi qu’Ana, Rawn, Sebastian, Rogier, Martin, Nathanaël et Benoît ont abordé lors de l’atelier Hackathon sur les principes de cette nouvelle organisation (la question organisationnelle a été un sujet souvent abordé lors du summit). Le résultat a été un concept inspiré du travail que Dave Gray a réalisé dans son travail sur l’Entreprise Connectée, organisée en gousse: petites unités autonomes qui s’organisent de manière auto-organisée.

Ils ont envisagé plutôt une organisation en mode projet, avec des managers agissant à titre de commanditaires pour les projets qui se développent, si les équipes autonomes et organisées (les gousses) se rejoignent. Afin de donner une visibilité aux différentes compétences des collègues, une dynamique de rotation serait mis en place pour favoriser l’effet réseau. La responsabilisation est importante afin de s’assurer que les projets se réalisent et soient suivis. Dans cette conception d’un nouveau mode de travail, les équipes auto-gérée, cette nouvelle réalité doit être favorisée par un environnement qui permet aux équipes d’avancer. Ils ont donc pensé qu’il serait important de reconnaître et « récompenser » aussi les échecs par un système de prix (précision, cela vient de l’idée qu’on apprend beaucoup des échecs, sans doute plus que des réussites).

DIVERSITÉ

Différentes personnes, nationalités, langues, milieux sociaux, âges. Mais aussi des mots différents en ce qui concerne ce phénomène auquel nous assistons, différents points de vue sur la façon de préparer les organisations à relever ces défis à venir et des opinions différentes sur l’état actuel des choses: Elle suppose que c’est ce que Dion Hinchcliffe a eu à l’esprit quand il a fait son discours sur l’état actuel de l’Entreprise 2.0 / Social Business en disant «quand quelque chose arrive à maturité, nous devenons pragmatique», et que cela est basé sur une vision différente de celle de Euan Semple dans son discours plus pessimiste sur une « transformation qui pourrait être un changement très important, réduit en une chose très structurée mis dans de petites boîtes « 

C’est très sain, de la diversité vient le débat, des questions, des pistes possibles et une construction partagée de l’avenir.

COMMUNAUTÉ

Une fois de plus l’Enterprise 2.0 Summit a prouvé qu’un avis tranché n’était pas nécessaire, c’est la co-construction d’une intelligence collective par un groupe de personnes online et offline qui contribue aux discussions, partage leur expertise et leur expérience. Les conversations qui se déroulent pendant les événements comme celui-ci sont de plus en plus ce qu’Anna chérit le plus.

Pour conclure sur ce billet d’Anna dont je partage le fond totalement, c’est assez rare, voici les cinq mots clés à chaud qui me sont venus quand j’ai répondu au tweet de Frédéric :

  • #wirearchy : le concept de Jon à lire absolument
  • #friendship : comme l’a dit Anna, ces moments de convivialité sont aussi très importants, et c’est toujours un plaisir de se retrouver et cela développe aussi une dynamique dans ces conférences
  • #community : nous sommes une communauté de pensées, de débats, d’intérêts, de partages et de contradictions…
  • #longjourney : nous n’en sommes qu’au début et le voyage détermine le but
  • #ontheedge : nous devons repousser sans cesse les limites, sortir des sentiers battus et marché au bord du gouffre au risque de tomber/se tromper pour créer de la valeur (l’idée d’explorateur d’Ana)