L’urbanisation du SI social : enjeux de l’entreprise 2.0

 

  Vous le savez sans doute, chaque début d’année marque la sortie de l’étude annuelle de Lecko (pour qui je travaille) sur les réseaux sociaux d’entreprise. C’est donc le quatrième volume sur ce sujet. On va pas se mentir, celle-là elle est touffue et pointue, donc il va m’être difficile de résumer ici les 160 pages de cette étude poussée (surtout qu’on parle pas mal technique et ce n’est pas là où j’ai une valeur ajoutée délirante). Je vais donc vous annoncer les différents thèmes développés et vous laisser télécharger l’étude pour avoir les nombreux détails de celle-ci et me concentrer sur quelques points seulement.

On va parler d’urbanisation du SI social, ça peut faire peur au début, mais vous allez voir, c’est pas si compliqué que cela.

Pour résumer l’histoire, de plus en plus d’organisation ont déployé de manière « un peu anarchique » tout un tas de réseaux sociaux dans l’entreprise (mais toujours pour de bonnes raisons liées à des besoins spécifiques) 😉 et au bout d’un moment se pose la question de la rationalisation de tout ça, à minima pour des questions économiques et surtout pour éviter de reproduire les silos existants dans l’entreprise. Tout cela conduit à :

  • un utilisateur au centre du SI
  • de nouveaux contextes de collaboration
  • un nouvelle gouvernance
  • assurer l’adhésion des utilisateurs

Depuis leur existence,  l’image la plus répandue du SI et des RSE c’est ça

 

Alors qu’on devrait arriver à cela avec le RSE qui fait le lien entre toutes les briques y compris les médias sociaux externe. Par exemple l’entreprise ne doit pas lutter avec Linkedin ou Viadeo mais plutôt interfacer son annuaire.

Pour les pistes d’évolution de ce SI social je vous renvoi à l’étude avec ce petit schéma

 

 

Après cette légère introduction, la star des études de Lecko qui revient chaque année, la matrice des potentiels sociaux des différentes solutions étudiées.

Cette année une trentaine de solutions dont 10 nouveaux entrants (en 2006 ils étaient 2). 60% d’entre elles ont un potentiel social satisfaisant (10% de plus que l’année dernière). Ainsi en 2011, des acteurs connus sont entrés sur le marché (Dassault Systèmes, Google, Cisco, Tibco, …), d’autres abandonnent ou se repositionnent (Portaneo, Affinitiz, Novell, PersonAll,…).

Cette année des informations sur les questions juridiques, économiques et l’apport du web social ont été aussi ajoutées, mais je ne vais pas les développer ici pour plutôt me concentrer sur ce qui m’intéresse le plus, les questions de transformation des organisations.

La socialisation de l’entreprise ou le passage d’une entreprise « classique » vers une  entreprise plus sociale voir 2.0 (même si pour cela il faudra aller plus loin) peut suivre différents chemins plus ou moins pratique. Lecko a modélisé 4 grands chemins de transformation rencontré dans les entreprises :

  • L’approche « stratégique » : la direction générale porte une vision stratégique de l’évolution à engager et sollicite l’organisation autour de la réflexion et la mise en mouvement de l’entreprise. C’est sans doute la meilleure qui devrait permettre de se diriger vers une entreprise 2.0 (si la DG porte la bonne vision stratégique et comprend qu’on est dans un projet de transformation de l’entreprise).
  • L’approche par l’outillage, portée par la DSI, vise à doter l’organisation d’une plateforme technique en mesure de bâtir les différentes applications sociales dont elle a besoin aujourd’hui et à l’avenir dans un environnement maitrisé et intégré. Une approche outil qui va trouver ses limites si l’entreprise en reste là. Ce n’est pas un projet IT.
  • L’approche Métier : Un responsable métier, constatant que ses homologues dans d’autres organisations, voire ses concurrents, adoptent ces nouveaux usages, décident de s’engager dans la démarche. Il s’appuie sur les offres Saas proposées par le marché pour initier la démarche sans recourir à un projet informatique. Si cela va répondre au plus prêt aux besoins des collaborateurs, cela renforce les silos existants et ne va  pas conduire à transformer l’entreprise, mais au mieux certains processus de travail. C’est déjà ça, c’est un bon début.
  • L’approche individuelle : les collaborateurs décident d’eux-mêmes d’utiliser des services en ligne pour collaborer et échanger de l’information. Ces services sont gratuits et directement accessibles. Si cela peut faire avancer les usages, il est difficile pour l’entreprise d’accepter cela sur du long terme. De même, ces early adopters ne sont pas forcément représentatifs des collaborateurs de l’entreprise, mais ils seront des ambassadeurs sur lesquels s’appuyer.

Au final, selon son histoire et sa culture l’entreprise s’appuiera plus ou moins sur l’une ou l’autre de ces voies, mais devra les faire converger au final pour pouvoir avancer et répondre à l’ensemble des problématiques posées. Il faudra donc mettre en place une véritable gouvernance pour coordonner ces différentes stratégies.

Il y a encore bien d’autres choses dans cette étude, je vous invite à la télécharger (c’est gratuit) et à votre disposition pour échanger dessus au Enterprise 2.0 summit par exemple.