Réseaux sociaux d’entreprise : une bulle de la valeur 2.0 à venir ?

Hier matin, USEO présentait sa  nouvelle étude (la troisième) sur les réseaux sociaux d’entreprise. Petite précision, ce n’est pas la première fois que je parle des études d’USEO car je suis un directeur de ce cabinet de consultant (mais je parlais déjà d’eux avant de les rejoindre, car leurs études sont de qualités).

Mais bon vous avez déjà pu voir que je parle aussi d’autres études, cabinets, travaux… l’idée de ce blog étant de faire avancer les idées de l’entreprise 2.0 et je crois que cette étude y participe.

Voici donc les principales idées développées dans cette étude (vous trouverez aussi des infos dans les tweets avec #USEO en date du 2 février).

Dans ces études USEO propose une matrice des potentiels sociaux (le potentiel social est l’indicateur de la capacité d’une plateforme à supporter le développement de l’entreprise 2.0), voilà où on en était l’année dernière.

Cette année ça a pas mal évolué…

…pour différentes raisons :

  • L’entreprise a enrichit ses modes d’organisation intégrant l’idée d’organisation en réseau
  • De nombreuses études, retours d’expériences… ont permis à l’entreprise 2.0 de gagner en crédibilité
  • Les éditeurs ont donc à la demande de leur client fait évoluer leurs solutions

Les RSE ne sont plus des briques venant s’ajouter dans le SI mais une nouvelle couche se développant de toute part dans les applications. On parle de « socialisation du SI », chaque application intégrant de plus en plus nativement des fonctions conversationnelles et relationnelles. Tout ceci engendre une incohérence qu’il faut gérer au niveau du SI. Mais parle-t-on de la même chose quand on parle de 2.0 ? Des fonctions participatives ne suffisent pas à faire une solution sociale. Il s’agit de :

  • Développer des pratiques collaboratives nouvelles autour de modes d’organisation en réseau
  • Privilégier le rapprochement des usages possibles avec les concepts organisationnels de l’entreprise 2.0 et les solutions du marché

Du coup on peut voir trois grandes familles :

  • Solutions SaaS plus centrées sur les propositions d’usage et une mise en scène plus conversationnelle
  • Solutions d’infrastructure plus polyvalentes avec une plus large couverture fonctionnelle, mais avec une mise en scène plus traditionnelle, moins propice à la conversation (les innovations se situent plus sur l’axe relationnel)
  • Solutions open source qui sont dans le sillage du marché, peu porteur d’innovations, mais avec l’avantage de la souplesse

Majoritairement ces solutions ont intégré de la recommendation de contenu à son réseau et des moteurs de suggestion de relation de mise en relation.

Ce qui se dégage pour 2011 :

  • Des mécanismes de reconnaissance (notation des contributions, badges, grades…) avec les problèmes que cela pose au niveau de l’évaluation des collaborateurs (j’y reviendrais dans un prochain billet)
  • Intégrer les conversations externes (avec les dérapages que cela va produire, en pensant répondre en interne et poster en externe)
  • Se transformer en plateforme de développement d’applications sociales (via des API ou un kit de développement)

Mais tout le monde ne va pas au même rythme et certaines solutions se vendent comme sociale et profitent de leur position dominantes pour ralentir l’innovation des usages et technologies le temps de rattraper le retard. Les solutions des éditeurs 2.0 ne se valent pas toutes et les projets ne traitent pas tous avec la même profondeur des usages 2.0. On se dirige vers une stratégie de « prise de vitesse » contre une stratégie de « gain de temps ». On a d’un côté ceux qui souhaitent gagner du temps (les acteurs installés), de l’autre côté ceux qui souhaitent accélérer (ce sont les nouveaux entrants). Mais du coup des promesses ne vont pas être tenues et des déceptions vont avoir lieu créant cette bulle 2.0 (crédibilité +confiance + perte de repères = bulle de la valeur 2.0)

Donc la bonne solution (celle qui répond à vos besoins), la bonne organisation (adapter à un fonctionnement en réseau) et modes de management (qui évoluent en même temps que la culture de l’organisation) sont nécessaires afin de profiter pleinement du 2.0, même si cela va se faire étape par étape.

Ceci n’est qu’un rapide résumé de l’analyse que vous trouverez dans cette étude (130 pages), n’hésitez pas à prendre le temps de la lire, notamment vous y trouverez l’analyse de 28 solutions du marché (dont je ne parle pas dans ce billet).