La montée en puissance de l’innovation sociale

Aujourd’hui, comme tous les vendredi, toujours dans le cadre de nos petits détours par le monde anglo-saxon, nous allons parler ce coup-ci d’innovation sociale. Nous avions déjà aborder ce sujet dernièrement. Voyons donc les principales idées abordées.

L’innovation sociale ou collaborative s’est particulièrement développée ces 10 dernières années sous différentes formes, accélérant la circulation de l’information. Voici quelques exemples :

  • L’innovation ouverte permet d’intégrer de nouvelles expertises plus rapidement qu’en interne
  • Les réseaux stratégiques communautaires permettent le développement de nouveaux produits avec les parties prenantes internes et externes : espace partagé, communauté de pratique (offre de lieu physique ou virtuel, contexte partagé pour l’échange tacite et la connaissance occasionnel) et mise en réseau des communautés
  • Innovation orientée client, permettant la co-création à travers la création de communautés de clients
  • Crowdsourcing permettant de développer une culture de l’innovation à travers divers processus d’idéation
  • L’innovation et la conception collaborative modulaire ouvre la voie à l’acceptation et l’appropriation et favorise un écosystème positif
  • L’innovation sur le modèle de l’Open Source organise et stimule le processus de production, il peut fournir la créativité, même si aucune incitation financière n’est en jeu

Différents moteurs d’innovation

 L’innovation poursuit trois objectifs :

  • Étendre le champ d’exploration de nouvelles idées
  • Compléter la capacité de concevoir, et la capacité à fournir
  • Améliorer l’expérience client, et préparer l’acceptation par les utilisateurs

Pour atteindre ces objectifs, l’innovation sociale se développe dans deux directions: les partenariats et l’intégration de l’utilisateur final. L’innovation rapide entraîne de nouveaux partenariats et des chaînes de valeur révisées. Les frontières deviennent plus lâches et les entreprises coopèrent avec leurs anciens concurrents dans un cadre  de co-opétition. L’organisation doit adopter des formes paradoxales de leadership, de la tolérance et de la rigueur, de l’autocratie et de l’ouverture : les résultats de l’intégration des utilisateurs marquent la fin du modèle d’innovation linéaire traditionnel (à partir de la R & D aux ventes).

Afin d’accélérer le développement de produits, les entreprises innovantes tentent d’intégrer les préoccupations et les contraintes d’utilisation à un stade précoce. Ils redéfinissent radicalement la conception des produits, y compris les caractéristiques et les expériences des utilisateurs. L’innovation rapide conduit en fait à anticiper le lancement sur le marché avec les versions bêta ou la version non stabilisée de nouveaux produits.  Intégrer l’expérience utilisateur en amont, entre également en jeu dans la conception orientée utilisateur, qui influe sur le développement de produits : développement collaboratif, génération d’idées, produit ou service de qualité supérieure et pertinence des produits et l’adoption.

D’un rôle passif d’utilisateur à un rôle actif de co-concepteur

Si le processus d’innovation apparaît souvent comme une tension entre une technologie axée sur l’utilisateur et une mise au point orientée, l’innovation sociale est la construction d’une boucle de retournement de l’utilisateur à la technologie. Même plus, l’utilisateur crée une nouvelle habitude pour une technologie existante. Cela correspond à l’économie d’intention où la relation avec le marché est inversée: l’utilisateur affiche ses intentions et sa demande évoluant vers une contribution active et devient un co-concepteur et devient une part active du processus de création. On peut distinguer 4 formes principales d’intervention utilisateur : déplacement de l’innovation, en l’adaptant, en l’étendant, et en la détournant de son objectif initial. La contribution de l’utilisateur devient prédominant par rapport à la recherche dans la technologie.

La consommation collaborative est un terrain de jeu formidable pour l’innovation sociale. La consommation de collaboration décrit l’explosion rapide de la permutation, le partage, le troc, le commerce et la location réinventée à travers les dernières technologies, peer-to-peer, places de marché d’une manière et à une échelle jamais atteinte auparavant. Trois types de consommation de collaboration sont en train d’émerger :

  • transformant d’un produit en un service (l’auto-partage)
  • redistribution à travers un système de places de marché
  • styles de vie collaboratifs impliquant (couchsurfing, colunching, coworking…),

Le passage à un point de vue marketing apporte la même tendance. Un récent sondage réalisé par Eyeka montre une motivation élevée des gens à faire preuve de créativité et leur volonté de collaborer avec les marques (US 65,4%, France 74,5% et UK 62,9%) : un échelonnement 72,1% des répondants seraient prêts à co-créer avec les marques, si elles ont la chance de le faire. Un autre, Forrester Research, a révélé que 61% de tous les adultes américains en ligne sont prêts à être des co-créateurs. Dans ce monde où le numérique est omniprésent, le processus de création est facile à partager à travers la modularisation et la distribution. Par conséquent, le produit créatif n’est jamais terminé, c’est une innovation vivante. Dans une certaine mesure, l’utilisateur est le service. Le rôle du gestionnaire ou concepteur d’innovation est alors de créer des plateformes et la boîte à outils qui vous aideront à en concevoir d’autres. Ce qui explique l’importance de « traducteurs », des ingénieurs pour les consommateurs et les utilisateurs. La conversation sociale est formelle (suggestions, feedbacks, attentes …), et tacites (observations d’utilisation, service après-vente des retours, les besoins latents …).