Compte-rendu du colloque Stratégies autour de l’entreprise 2.0 (suite et fin)

Le 3 et 4 décembre dernier, un colloque sur « Intégrez les technologies Web 2.0 et 3.0 dans votre entreprise pour plus de compétitivité ! » était organisé par Stratégies. Hier, après avoir abordé divers thèmes de ce colloque sur l’entreprise 2.0, nous annoncions la suite de ce billet qui va traiter de l’intervention de Michel Hervé, PDG du groupe Hervé et auteur du livre « De la pyramide au réseau » au sein de la table ronde : « autour de l’entreprise en réseau, vers une nouvelle gestion des compétences ».

En effet, cette intervention nous a semblé suffisament singulière pour être mis à part du reste du compte-rendu et contribuer à la réflexion autour d’un management et d’une organisation pour une entreprise 2.0. Nous avions déjà eu l’opportunité de l’entendre lors des rencontres ICC 2007. L’objectif est de développer une organisation qui ne soit pas planifiée par le haut mais une organisation intégrative où chaque individu, par un effort de communication, va constituer un groupe de travail. Quid de la maîtrise et de la cohérence nous direz vous ? Elles existent toujours, mais il y a un besoin de mettre de la communication transversale, de la formation des acteurs et des outils du Web 2.0.

L’idée selon laquelle il faut toujours se battre contre tous est assez répandue : collaborateurs, concurrents… (par exemple un logiciel d’ERP, souvent considéré comme un outil de contrôle, a généré des réactions, de la méfiance de la part de l’individu). Ce qui est intéressant dans un cadre d’organisation intégrative, c’est la singularité de pouvoir développer le collaboratif, l’innovation, l’ouverture, la confiance avec le client, le collègue, l’animateur du groupe. Pour la faire vivre, il faut agir ensemble avec comme préalable le fait d’avoir confiance en soi. La confiance en soi s’acquiert par le rapport aux autres, et par la réalisation de ses propres objectifs en un temps donné. La recherche de la confiance en soi, c’est un peu devenir son propre chef d’entreprise, car la motivation se retrouve dans la capacité à être autonome.

Un système d’auto-évaluation est réalisé avec les collègues du dessus et du dessous, ceux du dessous connaissant toujours ceux du dessus alors que l’inverse n’est pas vrai. Il en résulte une confiance entre eux malgré l’incommunicabilité entre un manager et ses équipes car la hiérarchie de savoir (et non de pouvoir) est parfois grande.

Comment donner confiance aux autres ?

Dans un monde de complémentarité, on cherche l’unicité de chacun et on peut construire un contrat avec les autres ; ce qui est difficile dans ce contrat c’est la date à laquelle on s’engage car elle rend nécessaire l’auto-organisation et la gestion de l’environnement au niveau de l’outil comme de l’organisation. Il faut développer des étapes et si nécessaire, il faut renégocier ce contrat en cas d’échec. Le groupe est un facteur de tolérance supplémentaire, il faut donc agir en transparence et avec responsabilité par rapport aux erreurs.

La production n’est plus celle d’un individu grâce au web 2.0, mais celle d’un groupe, d’une démocratie partagée. L’émergence du jeu, de la construction de l’imaginaire est ce dont nous avons besoin. Les jeux préfigurent ce dont la société a besoin.

La construction de groupe

La grande difficulté réside dans la construction des groupes. Au sein du groupe, puis groupe de groupe et le groupe global, il existe un parlementarisme, une représentativité des sous-groupes, mais pour cela il faut construire des objectifs collectifs.

Le meta-groupe doit avoir d’autres rayonnement à travers des fonctionnalités ; ainsi un management à la Mintzberg peut fonctionner dans un groupe. Ce sytème réseauté permet des groupes qui ne sont pas en contradiction avec le meta-groupe.

Pourquoi on ne l’a pas fait avant ?

Le coût de l’information était prohibitif. De plus, souvent les individus ont besoin de pouvoir (information = pouvoir), mais souvent ce dernier est avant tout hiérarchique. Celui qui échappe au pouvoir de domination, c’est celui qui crée. Il existe un ersatz au pouvoir de domination, c’est la création. Maintenant, pour animer une communauté en entreprise, il y a besoin d’outil collaboratif (blog, wiki, réseau social, podcast…) qui peuvent donner la parole àceux qui ne l’ont pas d’habitude. Il s’agit de commencer et de laisser jouer l’effet ruche. Le brainstorming permet de connecter les intelligences de plusieurs personnes.