Entreprise 2.0 : les décisions que nous n’avons pas encore prises

utopie

Aujourd’hui comme tout les vendredi (enfin pas depuis un mois), toujours dans le cadre de nos petits détours par le monde anglo-saxon, retour sur article sur les challenges de l’entreprises 2.0. Cet article peut sembler loin des problématiques du social business, mais pas tant que ça au final et cela renvoi à un article que j’avais écris il y a deux ans déjà. Voyons en les principales idées de l’article.

L’organisation du 21e siècle, plus qu’une simple métaphore

Depuis longtemps les formes d’organisation sont principalement hiérarchiques et dirigistes. Même s’il existe d’autres modèles comme le modèle familial ou décentralisé, le modèle hiérarchique est tellement ancré dans l’entreprise qu’il n’est pas vraiment remis en question. Pourtant au sein de la société, ces remises en question existent : avec le mouvement Occupy ou le printemps arabe par exemple. C’est pourquoi la vision portée par le leadership est vraiment cruciale et doit activer le potentiel d’un autre mode d’organisation ou les individus se prennent en main dans les organisations de demain. Tandis que que de nouveaux modèles émergent, nous devons penser à 5 choses qui associent les valeurs de la société que nous voulons construire, afin de trouver le chemin entre une société à la Big Brother et une plus universelle et ouverte.

1. Libre arbitre

Une hiérarchie dirigiste est orientée uniquement discipline et repose sur la soumission à l’autorité. Le libre arbitre est volontairement contraint. Faites ce que vous avez à faire et faites le bien, sinon… Si le même modèle se retrouve à travers une organisation en réseau, cela ne change pas vraiment pas les choses pour la majorité d’entre eux nous et cela ne représente donc pas la direction souhaitée.

Le Zen peut être traduit par « une compréhension directe », autrement dit de manière plus schématique, une compréhension et un apprentissage par soi-même. Donc vous n’avez besoin de personne pour avancer et comprendre ce qui vous entoure, même si dans le zen il y a toujours eu des « sages » pour vous aider à avancer. Peut-être est-ce là un nouveau modèle de leadership, celui qui avance et progresse est là aussi pour aider les autres à faire de même. Une organisation en réseau, collective ou « Connective » doit permettre à chacun de comprendre seul son écosystème. Tandis que nous parlons de complexité, peut-être est-ce pour cette compréhension directe qu’il faut se battre.

Mais le libre arbitre est limité par nos propres représentations, notamment culturelles. Et parfois ce libre arbitre n’est que l’illusion d’un libre choix, car nos représentations sont ancrées en nous et il est difficile de les dépasser pour le meilleur et pour le pire. Mais ce qui marchait à une époque ne peut pas marcher pour toujours, et du coup il y a un travail de réflexion collective à mener.

Les technologies qui favorisent la liberté d’expression permettent à plus de personnes de se prendre en main qu’auparavant. Mais ce déterminisme technologique nous place dans une situation inédite qui mérite réflexion sur notre devenir, chemin étroit à explorer entre 1984 et Matrix.

2. Prise de d̩cision en r̩seau Рpuissance, sens et consensus

Prendre des décisions et donner du sens au choses devient de plus en plus complexe. Nous avons la possibilité de comprendre beaucoup plus de choses qu’avant, mais cette capacité doit encore s’accroitre. Avec le Big data et les organisations collectives, où l’expertise, l’autorité et le savoir peuvent-être largement distribuées, c’est un vrai défis. En fait, cela revient plus à accroitre notre capacité à réagir que celle à anticiper. Apprendre, faire, se tromper rapidement, mais chaque action nécessite une décision. Certaines organisations ont toujours besoin de plus d’explications que d’autres pour certaines décisions (comme dans le monde politique).

Même dans une organisation en réseau les relations de pouvoir ne sont pas partagées équitablement, ce n’est pas un jeu à somme nulle où le pouvoir et l’égalité ne sont pas équilibrés. Certains ont toujours plus de pouvoir que d’autres, c’est pourquoi nous devons mieux comprendre les enjeux des relations de pouvoir, afin de mieux l’attribuer, distribuer l’abandonner ou le prendre.

3. Nous sommes des cyborgs

Depuis que les hommes ont inventé les outils, les hommes ont amélioré leur performance grâce à des produits qu’ils ont construit. Les lunettes Google vont dans ce sens, comme l’iphone dans l’impact notre environnement personnel. Nous sommes des humains augmentés y compris de manière cognitive. Pourquoi y résister ? Dans deux ou trois générations, les gens se demanderont comment on faisait avant, comme nous avant le chauffage central ou le téléphone. Nos petits enfants nous verrons comme le moyen âge qui n’a pas de connection permanente. Mais cette connection permanente renvoi aussi à une autre problématique complexe.

4. La vie privée

Doit-on commencer à envisager ce que veut dire l’équité dans une société « post vie privée » ? Notre vie privée est de plus en plus un leurre et nos informations sont accessibles à ceux qui les veulent. Cela nous renvoi-t-il au village où tout le monde sait tout sur tout le monde. Est-ce une bonne chose ? Est-ce que ce n’est pas déshumanisant ? Quels sont nos droits ? Qu’en est-il de notre sécurité et de notre indépendance ? Qu’est-ce que cela veut dire au travail ? Est-ce que nos actions vont être perpétuellement surveillées ? Nous, comme travailleur du savoir nous croyons immunisé contre ces problèmes, mais est-ce que dans dix ans la liberté au travail aura augmenté ou la nôtre aura diminuée ? Quel va être notre rôle ?

5. Un choix à faire

Cela peut sembler loin de l’entreprise 2.0, mais pas du tout. Nous construisons la future entreprise où les questions de vie privée, libre arbitre, prise de décision, vont avoir un impact important sur ces processus. Nous devons faire face à ce que nous avons créé. On ne peut pas prédire l’avenir, mais on peut prendre des décisions sur des valeurs importantes qui deviennent des vérités incontournables. Pensons nous que les gens prennent les bonnes décisions si on leur en donne l’opportunité ? Doit-on reposer les termes du débats sur la vie privée ? Est-ce que les entreprises sont basées sur la coopération ou le darwinisme social ? Comment passer de l’un à l’autre ? Pensons nous que le contrôle c’est le même chose que le pouvoir ? Est-ce que toutes les parties prenantes partagent la même vision de la valeur travail ?

Si nous croyons en nous, le meilleur reste à venir