La cuvée 2013 de la MIT Sloan management review sur la digitalisation des organisations vient de sortir. J’en avais déjà parlé l’année dernière, voyons ce que ce nouvel opus nous apporte au moment où 78% des répondants (1559 personnes dans 106 pays) considèrent que cette transformation est critique. Juste pour mémoire, on parle bien aussi du management, du business model, pas juste converser sur quelques plateformes internes ou externes. Il reste donc du travail.
Cette étude revient sur le fait que sans soutien du top management, cette transformation sera compromise. Le contraire serait étonant si on parle de réelle transformation de l’organisation. Même si 81% des personnes interrogées considèrent que leur entreprise a commencé cette mue, 65% pensent que l’accent mis sur cette problématique doit être plus important. La performance des compagnies qui se digitalisent se confirme notamment sur 3 points :
- Expérience client
- Renforcement du multicanal
- Amélioration des produits et services existants
- Lancement de nouveaux produits et services
- Engagement des salariés
- Amélioration de la communication interne
- Renforcement de la productivité des collaborateurs
- Automatisation des processus
- Evolution des processus métiers
- Evolution des produits/services physiques vers le digital
- Développement de nouveaux business model
- Extension du réservoir client et atteinte de nouveaux marchés
Bien sûr, si ces résultats sont encourageants, beaucoup d’entreprises pêchent par manque de savoir faire et d’évolution des modes de management. De plus les talents attendus dans un monde digital ne sont plus les mêmes, sans parler des questions culturelles. L’étude met en avant 9 principaux obstacles :
- Manque de vision de la part des leaders
- Pas assez de moyens dédiés
- Pas de sens de l’urgence de la situation
- L’IT qui est un frein
- Rôles et responsabilités pas clairement définis
- Manque de use cases
- Implémentations éclatées en silos
- Peu d’aptitude au changement
- Manque de capacité au leadership en interne
- Problématiques réglementaires
Tout cela fait que l’on va trouver des réponses récurrentes dans les organisations
Nous n’avons pas le temps
On ne sait pas comment faire
On le fait déjÃ
Je vais perdre de mon influence
Il n’y a pas un soutien interne suffisant
Ca vaut pas le coup
Il est intéressant de noter aussi que finalement, seulement 26% des entreprises ont mis en place des KPI. De même celles qui réussissent le mieux sont celles qui incitent leur collaborateurs à évoluer, même si montrer que l’on passe d’un système d’automatisation des tâches à quelque chose de plus participatif est une motivation en soi.
Au final si beaucoup d’entreprises sont conscientes de la nécessité de prendre ce virage, beaucoup ne savent pas comment s’y prendre ou s’y prennent mal.